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Fashion emotion : la liste de Géraldine Dormoy

By Julia Garel

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Mode|INTERVIEW

A Milan, Londres et Paris, les présentations des collections Homme printemps-été 2021 ont migré vers la toile. Chacun derrière son écran a pu assister à un ersatz de Fashion Week, passant d’une vidéo à une autre, comblant les blancs par un riche contenu en ligne. La nouvelle approche a bien sûr fait débat. Originalité et gain de temps pour certains, manque d’émotion pour d’autres. Cette dernière critique nous a donné envie d’interroger la mémoire des professionnels de la mode. Tour à tour, designers, retailers et prévisionnistes ont sondé leurs souvenirs sensitifs liés aux défilés.

Envie, curiosité, excitation, sérénité… les shows balaient un large spectre d’émotions qu’il est aujourd’hui bon d’exhumer. Pour poursuivre cette série d’interview : Géraldine Dormoy-Tungate, journaliste de mode, anciennement responsable éditoriale web de L’Express Styles.

Une collection qui vous a émue aux larmes ?

Le premier auquel j’ai pu assister : le défilé printemps-été 2006 d’Alexander McQueen. Ce n’était pas son meilleur, mais pour la première fois j’étais dans la salle, je voyais les mannequins « en vrai », je ressentais l’excitation du public, mon cœur battait au rythme de la musique. Tout me paraissait grandiose.

Plus tard, j’ai eu une affection particulière pour les défilés haute couture de Jean Paul Gaultier. Tout était plus affectif chez lui, la salle réunissait un public varié, le choix de ses mannequins était éclectique, à son image. Il nous transportait dans un univers imaginaire dans lequel nous étions tous heureux d’y trouver nos repères.

Un défilé qui vous a donné envie de tout porter ?

Beaucoup de défilés Prada (avec une préférence pour le FW 2013), Dries Van Noten (en particulier le FW 2010) et Victoria Beckham (ils me plaisent tous, les palettes de couleurs y sont dingues).

Un show qui vous a surprise ?

Le défilé Chanel automne-hiver 2014-2015 restera pour moi l’un des plus surprenants. Son décor de supermarché ultra graphique était sidérant de beauté. C’était aussi toute une époque : un côté grand messe, la foule des invités qui pouvait déambuler dans le grand palais longtemps après le défilé pour discuter, s’imprégner du travail des scénographes et se mettre elle-même en scène dedans.

Un défilé qui vous a donné la chair de poule ?

Les premiers que j’ai pu voir en entier, à la télévision, quand j’étais ado. D’habitude ils étaient rares, pas plus de quelques minutes en fin de journal télévisé (je n’avais pas accès à Paris Première), mais un jour TF1 en a diffusé plusieurs, un soir très tard. Je les ai enregistrés au magnétoscope et les ai regardés des dizaines et des dizaines de fois, notamment un Dior par Gianfranco Ferré. Ça me transportait dans un autre monde.

Un défilé qui vous a ennuyée ?

Je les ai oubliés.

Une collection qui vous a procuré un sentiment de sérénité ?

Le premier défilé Phoebe Philo pour Céline. Une nouvelle ère s’ouvrait, nous voulions toutes porter cette garde-robe minimaliste aux lignes parfaites.

Un show qui vous a révoltée ?

Le défilé Chanel qui avait une forêt pour décor, en dissonance totale avec les préoccupations écologiques de l’époque.

Une collection dont le sens vous a échappé ?

Il y en a beaucoup trop pour pouvoir n’en citer qu’une.

Un show qui a attisé votre curiosité ?

Le premier défilé Gucci par Alessandro Michele. Je n’étais pas dans la salle, mais les photos ont suffi à me faire comprendre qu’il avait tout un univers à déployer. Un grand moment de mode.

Un défilé qui vous a rendue nostalgique ?

Les défilés de Vanessa Seward faisaient vibrer mon goût pour les seventies.

Crédit : Portrait Géraldine Dormoy. PATRICK KOVARIK / AFP

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