Le keffieh « made in Palestine » a le moral en berne

Des podiums à la rue, le foulard à damier noir et blanc est devenu à la fois LE fashion statement de la mode engagée par excellence (symbole de l’homme d’état palestinien Yasser Arafat qui a lutté pour la cause de son peuple) et l’accessoire incontournable du chic urbain de Londres à Paris en passant par New York.

La pièce rebelle a été relookée par les plus grands créateurs, et peut atteindre des prix exorbitants (jusqu’à 1500 € pour un Balenciaga), mais on la trouve le plus souvent en version “ made in China ” chez H&M ou dans les magasins Tati en France.

Par conséquent, les temps s’avèrent durs pour les fabricants de keffiehs en Cisjordanie, son pays d’origine.

Yassar-al-Hirbwani, propriétaire d’un atelier de fabrication de keffiehs dans le sud de la Cisjordanie, fait face à la concurrence des fabricants de l’Empire du milieu sur le marché local qui a été inondé par des importations chinoises. Pourtant Hirbwani vend ses keffiehs pour moins de cinq euros, quatre fois moins cher que les tarifs pratiqués par la chaîne du prêt-à-porter américain “Urban Outfitters”.

Malgré le succès du faux keffieh auprès des stars les plus branchées de la planète, l’original « made in Palestine » se pose désormais en « victime de la mondialisation ».