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Le "Made in China" met la babouche en danger

By FashionUnited

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Après avoir conquis bonne partie du marché occidental, la production chinoise lutte pour pénétrer d’autres marchés mondiaux comme le Maroc où les copies plastiques cherchent à suplanter l’emblême national : la babouche. Fez, capital de l’artisanat marocain est le lieu d’origine de la plus grande partie des babouches qui se vendent dans le pays et c’est aussi la première ville affectée par les copies asiatiques.

Le Président de la Chambre de l’Artisanat de Fez, Mohamed Thaifa : « il y a une immense différence entre les deux produits parce que le produit chinois peut avoir des effets nocifs sur la santé pour les composants qu’ils utilisent et , après les deux heures d’utilisation, les babouches chinoises ont une odeur très désagréable. »

Thaifa reconnait que « la crise mondiale a obligé tout le monde à se serrer la ceinture et si c’est moins cher, ça se vend mieux, malgré la mauvaise qualité ». La situation devient inquiétante pour l’économie marocaine malgré le manque de données concrètes sur la concurrence asiatique.

Le Ministère du Tourisme et de l’Artisanat et la Fédération des Chambres de l’Artisanat ont décidé d’intervenir « pour freiner la concurrence déloyale du commerce chinois, qui affecte les commerçants et les artisans, pour défendre le produit traditionnel de bonne qualité, de peau », explique Thaifa.

Au détaillant, une paire de babouches fabriquées en Chine lui coûte 2 dirhams (23 centimes d’euros) parce qu’elle se fabrique industriellement et il peut la vendre 15 dirhams (moins de 1,80 €) et ainsi obtenir une grande marge de bénéfice.

Par contre les babouches en cuirs fabriquées au Maroc coûtent au détaillant un minimum de 50 à 60 dirhams (entre 6 et 7 euros), parce qu’un artisan ne peut faire que 4 à 5 paires par jour, mais son prix de vente peut atteindre jusqu’à 400 dirhams (presque 48 euros).

C’est pour cette raison que le Président de la Chambre d’Artisanat de Fez reste ferme : « l’unique solution es que le « made in china » se vende par paires et non par kilo et augmenter son coût avec suffisamment de taxes pour que le prix initial soit le même que celui des babouches marocaines. »

Si le commerce asiatique prolifère, un grand nombre d’artisans perdra non seulement son emploi mais aussi une forme de vie construite autour de la tradition du pays. Les autorités et membres du secteur, comme Thaifa, sont, disent-ils, prêts à lutter pour arrêter ce phénomène et préserver leur savoir-faire et leur économie.

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