Marques engagées : CSAO, un label qui valorise la culture ouest africaine
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Outre l’aspect commercial, les marques représentent un outil efficace pour véhiculer un message, découvrir une identité ou alors défendre une cause. C’est le cas de CSAO qui oeuvre depuis 1995 pour valoriser la culture ouest africaine et le commerce équitable. À l’origine du projet, Valérie Schlumberger qui découvre le Sénégal à l’âge de 16 ans. Son amour pour le pays et sa culture, la conduira à fonder la CSAO, la Compagnie du Sénégal et de l’Afrique de l’Ouest. La marque fait la promotion de l’artisanat local. Elle est liée à l’ASAO, Association du Sénégal et de l’Afrique de l’Ouest, qui a une vocation sociale et humanitaire. Mère de cinq enfants dont trois sont nés au Sénégal, Valérie Schlumberger travaille avec sa fille Ondine Saglio. À l’occasion de la présentation de la collection capsule Cyrillus x CSAO, Ondine Saglio s’est confiée, à FashionUnited, sur la marque et son engagement.
Comment est née la collaboration avec Cyrillus?
Nous sommes habitués aux collaborations. CSAO a déjà travaillé avec Sézane, Bonpoint et Louboutin. J’ai été contactée par Anouk Robyn, la directrice artistique de Cyrillus, qui m’a informé que la marque souhaitait collaborer avec nous. J’ai été un peu surprise puisque Cyrillus est une marque assez classique et que nous sommes plus axé sur la culture africaine mais c’est exactement ce qu’ils recherchaient. Nous avons travaillé ensemble pendant une année pour mettre en place cette collaboration. Il s’agit d’une collection lifestyle composée d’articles de décorations tels que des coussins, des tapis, des vases et aussi de vêtements pour homme, femme et enfant. La collection sera disponible dès le 14 mai dans les boutiques Cyrillus et sur leur site internet.
Quel est le concept de CSAO ?
Nous créons 80 pour cent des produits que nous vendons. L’idée est de mettre en avant la culture africaine pour notre cible qui est européenne puisque notre boutique est basée à Paris. C’est une marque lifestyle qui propose des articles sobres et d’autres plus colorés et toujours chics. Parfois nous proposons des pièces uniques, qu’on ne trouve nul pas ailleurs.
Quel est votre rapport avec l’Afrique ?
Je suis née au Sénégal, ma mère est allée y vivre lorsqu’elle avait 16 ans. La marque est la concrétisation d’un amour absolu pour le pays. Elle a voulu s’investir à sa manière et avec quelques amis qui travaillaient là-bas, ils ont monté ce concept petit à petit. L’idée est de valoriser le travail équitable. Nous travaillons avec des employés locaux, nous achetons à des prix correctes et avantageux pour eux. L’idée n’est clairement pas de s’enrichir mais de valoriser le travail local. Nous sommes axé sur l’Afrique de l’Ouest et le Sénégal reste le pays de coeur. Nous avons longtemps travaillé avec le Mali et le Burkina mais aujourd’hui nous y allons beaucoup moins pour des raisons de sécurité.
Pourquoi vous êtes-vous lancée dans ce projet avec votre mère ?
Ma mère était beaucoup plus intéressée par le côté associatif, elle voulait monter des associations, s’occuper des enfants des rues. Il manquait la partie création qui l'intéressait moins et qui m’amusait beaucoup. J’ai commencé à travailler avec elle dès le début, j’ai fait une pause de quelques années avant de revenir dans le projet.
Quelles sont vos différentes associations ?
Il y a deux structures, la CSAO qui est la marque et l’ASAO qui est la structure associative. Une partie des revenus de la CSAO finance l’ASAO, les deux sont complémentaires. Il y a beaucoup d’articles dont les revenus sont entièrement reversés. Les collaborations permettent de faire fonctionner l’entreprise et d’avoir des entrées d’argent. L’association oeuvre dans le domaine de la santé et de l’éducation des femmes. Nous sommes aussi investis dans d’autres structures comme “Empire des enfants” qui vient en aide aux enfants des rues à Dakar. À Gorée, ma mère a monté une association que soutien la marque Cyrillus, il s’agit d’une maison pour l’éducation. Nous avons beaucoup soutenu la Maison Rose qui aide les femmes enceintes. Ma mère est actuellement sur un autre projet en faveur des femmes en prison et celles qui en sortent.
Photo : Cyrillus