Marques familiales : Lesca, lunetier de père en fils
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Présentes sur le marché depuis plusieurs décennies, les marques familiales évoluent avec une longue histoire qui fait leur force. Au fil des années, elles grandissent à travers un savoir-faire qui est transmis de génération en génération. Fabricant de lunettes depuis 1964, Joël Lesca a été rejoint, il y a une dizaine d’années, par son fils Mathieu. Ce dernier oeuvre depuis pour faire connaître la marque et son savoir-faire à travers le monde. En plus des opticiens avec qui la marque collabore, Lesca propose des modèles exclusifs en vente chez l’Exception à Paris.
Comment est née la collaboration avec l’Exception?
Je connais Régis Pennel (fondateur de L’Exception, NDLR) depuis plusieurs années. Lorsqu’il a lancé son concept, nous avons tout de suite eu envie de collaborer. Lesca était présent sur le site de L’Exception dans un premier temps. Les produits se vendaient plutôt bien mais ce n’était pas suffisant. Pour relancer cette collaboration, nous avons voulu proposer un produit unique. C’est ainsi que nous avons eu l’idée de revisiter nos cinq modèles iconiques afin de les mettre en avant. Chez L’Exception, il est préférable de toujours présenter des nouveautés, ce concept-store nous permet d’attirer une clientèle différente de celle des opticiens.
Mon père est un amoureux de la lunette (...) Aujourd’hui il est toujours là, il travaille toujours et il n’arrêtera jamais.
Comment êtes-vous entré dans l’entreprise familiale?
Avant d'intégrer l’entreprise, j’ai fait du droit puis une année de gestion. Je suis venu à Paris pour être avocat, j’ai travaillé pour mon père pour pouvoir avoir les moyens financiers de louer un appartement. Cela m’a permis de découvrir la ville, je démarchais les opticiens et j’avais de très bons retours sur la qualité et le prix de nos lunettes. J’ai fait le constat que la marque gagnerait à se faire connaître, il y avait un véritable storytelling, une image de marque qu’il fallait développer. Ce sont des étapes que j’ai pu effectuer avec mon frère qui est installé à Londres. La marque n’a malheureusement pas su se faire une place sur le marché anglais et mon frère s’est consacré à sa passion pour le théâtre. De mon côté, j’ai laissé tomber le droit pour m’investir complètement dans l’entreprise familiale et développer la marque. II a fallu partir de zéro, refaire le logo et retracer les cinquante ans d’histoire de la marque. Je savais que cela ne serait pas facile mais que ça en valait la peine.
La lunette reste un accessoire particulier qui ne se vend pas aussi facilement qu’une paire de chaussures
Quelle est l’ADN de la marque Lesca ?
Ce sont des lunettes rétro des années 50-60. Mon père est l’un des pionniers de l’achat de pièces vintage dans ces années-là. À l’époque, il y avait beaucoup d’usines qui fermaient en France et nous étions les numéros un de la lunetterie. Mon père est un amoureux de la lunette, il rachetait des stocks de vieilles lunettes à l’époque. Aujourd’hui il est toujours là, il travaille toujours et il n’arrêtera jamais mais il s’occupe surtout de la production et de la recherche de nouveaux modèles.
Êtes vous dans la continuité du travail de votre père ?
Quand je suis arrivé avec mon frère il y a dix ans, nous avons surtout voulu faire connaître la marque au-delà même des boutiques d’opticiens. Nous nous sommes dirigé vers des concept stores, des department stores, nous sommes aussi présents aux Galeries Lafayettes. Mais la lunette reste un accessoire particulier qui ne se vend pas aussi facilement qu’une paire de chaussures.
Quel est votre rapport avec le commerce en ligne?
L’année dernière nous avons ouvert notre boutique en ligne après y avoir bossé pendant longtemps et nous en sommes fiers. Désormais nous voulons développer la marque à l'international notamment aux États-Unis. Grâce aux réseaux sociaux, nous avons développé une véritable notoriété. Nous livrons dans le monde entier, le Japon est notre meilleur marché.
Photos : Lesca