Maydi : knitwear régénératif entre bien-être animal et savoir-faire artisanal vivant
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Découverte à l’occasion du showroom hybride « Révéler » de Patricia Lerat, la marque de knitwear artisanal Maydi aligne des valeurs fondamentales pour une mode durable : protection animale, respect de l’environnement et transmission des cultures autochtones.
Jusqu’au 7 juillet 2025 inclus, Maydi expose sa collection printemps-été 2026 ainsi que quelques pièces de l'hiver 2025 chez « Révéler » (23 rue du Pont aux Choux, Paris 3ᵉ), un espace désireux de se désolidariser du système imposé par le marché tel qu’il se présente actuellement (plusieurs collections par an, un tableau Excel pour guide spirituel, etc.). Ce pour « repenser nos schémas, passer d'un état à un autre, dépasser nos limites et nos peurs », dixit Patricia Lerat.
Maydi ou la transparence nécessaire pour entrer dans l’ère du #animalcrueltyfree
Il faudrait revenir 8 000 ans avant JC, à l’époque du mouflon sauvage, ancêtre du mouton, pour considérer que cet animal n’a pas besoin de l’intervention humaine pour se débarrasser de la laine qui recouvre son corps. Seulement voilà, nous sommes en 2025 et, à ce stade des opérations, la seule chose qui compte est son bien-être lors de la tonte.
À ce titre, María Abdala Zolezzi, créatrice de la marque argentine Maydi, est alignée. La laine Merino de Peninsula Valdés qu’elle utilise pour tricoter est une marque certifiée Wildlife Friendly*. Elle désigne une fibre produite dans la péninsule Valdés, en Patagonie argentine. Ce label met en avant une laine d’exception, à la fois en raison de sa qualité textile très élevée et de son engagement environnemental et éthique.
Les moutons vivent en pleine nature, dans de vastes espaces semi-désertiques, sans confinement. La tonte, seule méthode utilisée pour récupérer la laine, consiste à couper la toison (sans blesser l’animal), généralement une fois par an, souvent au début du printemps (en octobre/novembre dans l’hémisphère sud). Le mulesing (pratique douloureuse qui retire la peau autour de la queue pour éviter les infections) est formellement exclu.
Les estancieros (propriétaires d’exploitations), certifiés Wildlife Friendly, sont formés à l’éthologie animale (science du comportement des animaux). Outre cette conscience que les animaux sont des êtres sentients (capables de ressentir plaisir, douleur et émotions), ils gèrent leurs terres de manière à protéger des espèces menacées comme le chat des Andes, le condor des Andes, le puma, le guanaco (cousin des lamas), le nandou de Darwin (grand oiseau coureur), le mara (fièvre de Patagonie) ou le renard de Magellan.
Une dimension artisanale pour un cercle vertueux entre besoins humains, respect des animaux et régénération des sols
Maydi sélectionne aussi de la laine mohair certifiée régénérative. Pour mémo, l’agriculture régénérative vise à restaurer la santé des sols (via le pâturage tournant par exemple), préserver la biodiversité, réduire l’érosion, capter du carbone et ainsi favoriser la résilience des écosystèmes. Les autres matières naturelles travaillées sont la laine de lama de la Puna argentine, le baby alpaga, le coton, la soie grège, le lin et le bambou. Toutes sont travaillées de manière artisanale.
« Dès le départ, mon objectif était de créer des produits durables au design contemporain unique, explique María Abdala Zolezzi dans le communiqué. C'est pourquoi nous n'avons pas de stock ». La gamme complète de la collection (pulls, gilets, jupes, écharpes, etc.) est entièrement tricotée, crochetée et tissée à la main selon des techniques traditionnelles. Cette dimension ajoute une corde inclusive à l’arc bienveillant de Maydi.
En effet, la tradition culturelle du métier à tisser est celle des peuples autochtones et précisément des femmes qui, au-delà de fabriquer des articles à prix premium pour la société occidentale, transmettent les valeurs d’un monde qui a certainement beaucoup à apprendre à une partie de la population, désireuse de changer de prisme.
*Wildlife Friendly est une certification délivrée par l'organisation Wildlife Friendly Enterprise Network (WFEN). Elle garantit que la production ne nuit pas à la biodiversité, soutient les communautés locales et favorise les pratiques agricoles durables.