Paris Fashion Week : eighties sexy et évolution chromatique chez Saint Laurent

Paris - « Parfois ce n'est pas facile de décrire un show. Et précisément parce qu'il était beau, ce défilé YSL est ardu à résumer », commente la journaliste Sophie Fontanel en légende d'une vidéo du show Saint Laurent automne-hiver 20-21. Il y a en effet beaucoup à dire sur le défilé de la maison parisienne, qui s'est tenu mardi soir, au pied de la tour Eiffel.

Les leggings en latex brillant et les vestes aux épaules imposantes, tout d'abord : une citation explicite des années 1980. Les couleurs vives ensuite, qui ont surpris une assemblée habituée aux teintes carbone du directeur artistique belge Anthony Vaccarello. Une véritable révolution chromatique qui s'est exprimée par du violet, moutarde et rouge, orange-bleu-bordeau, rose-rouge-violet : le styliste ose la couleur et joue sur les contrastes, mettant en valeur une autre facette de l'héritage d'Yves Saint Laurent.

Les carreaux et les poids sont également au rendez-vous sur des blouses et des vestes.

Les silhouettes

Le styliste Anthony Vaccarello couvre les jambes et fait nouer des écharpes sur les décolletés mais reste fidèle à son esthétique sexy agressif qu'il revendique contre le "puritanisme" ambiant.

Perchées sur des talons vertigineux, les mannequins évoluent dans un décor épuré d'un pavillon installé devant la tour Eiffel, lieu traditionnel des défilés de la maison parisienne.

Des jupes crayons avec des cuissardes, des hauts moulants, ceintures, des blouses à col lavallière, mais transparentes, jupe culotte presque sage et soutien gorge ou un total look en rouge écarlate : la femme Saint Laurent est séduisante et dangereuse.

« J’ai voulu retrouver cet équilibre ou tension qui définit la modernité du style Saint Laurent, entre la maîtrise de la rigueur et l’abandon du plaisir. Saint Laurent, c’est la nécessité de l’élégance et la perversité. L’une sans l’autre, ne serait que bourgeoisie ou vulgarité. M. Saint Laurent avait une vision très particulière de la bourgeoise. Presque un rejet de celle-ci. C’est cette tension qui m’a stimulé cette saison et m’a donné envie de me détacher de ces codes trop conventionnels. Saint Laurent, c’est un danger », déclare Anthony Vaccarello dans un communiqué de la maison.

Quelques looks signature du styliste belge refont surface comme un hyper-décolleté, collant transparent et escarpins vertigineux portés sous un long manteau noir ouvert.

Photos : Saint Laurent