PFW : Tim Van Steenbergen

Cette saison, le créateur belge s'offre un changement de décor. Il quitte l'espace Commines dans le 3e arrondissement (avec sans doute le souvenir amer de son défilé explosif l'an dernier, avec ampoules éclatées, bouts de verre partout et sono saturée à la clé), et choisit la douceur du quartier de la Place des Vosges dans le Marais.

"Merci de vous décaler, vous verrez ça sera cosy", lance aux invités placés en standing, un des hôtes d'accueil. Cette salle aux Doors Studios, à deux pas de Bastille était pleine à craquer !

Malgré la chaleur ambiante sur place, la femme Tim Van Steenbergen s'habille sexy, mais son allure est légèrement guindée. Son look tombe pile dans l'esprit des années 50 : chignon et lunettes en forme de papillon, déjà vus chez Prada à Milan ne manquent pas au défilé.

Sous un ciel de papier aluminium, rappelant les finitions métalliques de la collection (fermeture éclair ou fines ceintures aux boucles bronze) et le coup de ciseau intelligent de ce designer aux mains d'argent, Tim Van Steenbergen nous a servi des vestes cintrées asymétriques aux revers généreux qui donnent de la carrure à la silhouette féminine.

Ce créateur pense surtout à la "working girl", en imaginant des robes chic et fonctionnelles à lavallière à imprimé graphique (comme chez Erdem).

Citons aussi son art du relief discret : l'assorti des tissus aux textures et aux coloris divers crée un effet de patchwork presque impercevable.

Enfin, les bottes de pluie en cuir noir ou vert bouteille font un pied de nez aux talons aiguilles, en prolongant la tendance des gros sabots, adoptée depuis plusieurs saisons.

Le point faible de la collection ? La palette du designer (noir, bleu marine, blanc cassé), un peu triste manque d'éclat.

Photo : Tim Van Steenbergen AH 2010 - 2011

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