World Tricot vs Chanel

Le jugement du tribunal de commerce de Paris est attendu vendredi 11 décembre sur cette affaire de " David contre Goliath " qui remonte à 2005. La PME de la sous-traitance avait assigné la maison de haute couture pour "contrefaçon" et "rupture abusive de relation contractuelle".

La société haute-saônoise, spécialisée dans la maille de luxe, World Tricot, affirme avoir reconnu un de ses échantillons de tissu dans la vitrine d'une boutique Chanel à Tokyo en mars 2005 et soutient que la maison de couture a "sans raison" réduit ses commandes après ses doléances.

Chanel en revendique la création et réfute fermement les accusations de contrefaçon.

Fondée en 1987, et sous-traitant pour les plus grands noms de la haute couture, de Dior à Hermès en passant par Jean-Paul Gaultier ou Givenchy, World Tricot emploie aujourd'hui 12 salariés (contre 90 entre 1999 et 2001).

La PME réclame 2,5 millions d'euros de dommages et intérêts.

Chanel dénonce un "dénigrement" de la marque, et demande 500.000 euros pour "préjudice commercial d'atteinte à son image" et 1 euro de dédommagement pour "préjudice moral", selon l'avocat de Chanel Gérard Delile.

Si World Tricot obtenait gain de cause "ce serait la première fois qu'on reconnaît un droit d'auteur à un fabriquant, façonnier, créateur", a indiqué l'avocat de World Tricot Pascal Crehange.

Photo : Chanel au tribunal de commerce de Paris