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Drôle de Monsieur : « Il fallait tester le retail avant d’envisager l’ouverture d’une boutique permanente »

By Sharon Camara

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Retail|Interview
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Conquérir l’univers de la mode masculine en étant autodidactes et sans avoir de contact dans le milieu, c’est le pari fou que se sont lancés Dany Dos Santos et Maxime Schwab en 2014. Avec leur label Drôle de Monsieur et le célèbre slogan « Not From Paris Madame », les deux amis évoluent dans l’univers du streetwear masculin.

Aujourd’hui, Drôle de Monsieur comptabilise plus de 200 points de vente dans 37 pays. Après avoir ouvert un pop-up store à Paris pendant un an, la marque française entame une nouvelle étape dans son développement et travaille actuellement sur l’ouverture de sa première boutique permanente. Si les deux fondateurs sont originaires de Dijon (et le revendiquent fièrement), c’est bien à Paris que cette future boutique sera inaugurée.

En 2024, Drôle de Monsieur célèbrera ses dix ans, pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour envisager d’ouvrir une boutique physique ? Est-ce que le retail vous faisait peur ?

Les habitudes d’achat évoluent constamment et de nos jours, avoir une boutique physique n’est en rien une obligation pour toucher le consommateur. Certaines marques existent depuis plus longtemps que nous et n’ont pas de boutique pour autant. À nos débuts, nous n’avions ni les ressources financières, ni les ressources humaines pour évoluer dans le monde du retail. Nous devions faire un choix entre ce dernier et les réseaux de distribution. Notre choix s’est alors porté sur la seconde option dans un premier temps. Aujourd’hui, nous avons un réseau solide et estimons qu’il est temps d’ouvrir une boutique permanente. L’objectif étant surtout d’affirmer l’image de marque et d’asseoir notre identité.

Quand prévoyez-vous d'ouvrir cette boutique ?

Courant 2023. Nous travaillons en ce moment sur l’architecture de la boutique. Cependant, et malheureusement, nous n’avons pas encore de date exacte à vous donner en raison des ralentissements économiques actuels. Tout ce que nous pouvons vous dire est qu’elle se trouvera non loin du lieu du pop-up store, dans le Haut Marais.

Quel était l’objectif de ce pop-up store parisien ?

Avant d’envisager quelconque ouverture d’une boutique permanente, il était important pour nous de tester le monde du retail. L’idée première était de rencontrer notre communauté, de comprendre ce qui plaisait, mais aussi ce que l’on avait encore besoin d’améliorer. Il était aussi très important de retranscrire l’image de marque et que notre communauté puisse réellement comprendre l’identité Drôle de Monsieur. C’est toujours plus facile de se rendre compte des choses en physique plutôt que sur Instagram. Nous envisageons maintenant d’ouvrir notre boutique, car le résultat est très positif.

Ces dernières années, vous avez élargi votre offre en intégrant la maroquinerie, pourquoi ce choix ?

Il s’agit du développement naturel d’une marque de prêt-à-porter selon nous. À l’époque, nous n’avions pas les fonds nécessaires pour proposer une offre plus large. Nous étions donc plus concentrés sur le textile. Aussi, cela nous semblait évident d’intégrer de la maroquinerie dans notre vestiaire à un moment, d’une part, pour construire des looks plus complets et d’autre part, parce que Maxime et moi adorons la maroquinerie.

Vous avez également accueilli un nouveau partenaire, Henri Sebaoun, quel est son rôle au sein de votre équipe ?

Henri est notre associé. Anciennement propriétaire de Carven et actuel directeur général de la marque Vanessa Bruno, sa forte expérience dans l’industrie apporte beaucoup à la marque, notamment stratégiquement et financièrement parlant.

Comment expliquez-vous la longévité de Drôle de Monsieur ?

L’une de nos grandes forces a été d’être patient. Nous n’avons jamais souhaité brûler les étapes. Contrairement à d’autres marques qui débutent avec le soutien d’investisseurs ou qui défilent directement, nous avons créé la marque loin du milieu. Notre stratégie a été de séduire le consommateur en premier lieu. Nos fameux sweatshirts « Not from Paris Madame » ont tout de suite plu. L’idée était vraiment de prendre le temps de construire cette communauté : doucement, mais sûrement.

Vous avez récemment dévoilé une collaboration avec Paraboot et une autre avec l’AS Monaco. Il s’agit de deux univers différents, comment se fait le choix de vos collaborations ?

Les collaborations se font en fonction de nos intuitions et de nos coups de cœur. D’un côté, nous observons certaines marques qui ont de belles histoires et avec lesquelles nous aimerions collaborer, mais encore une fois, il faut savoir s’armer de patience. De l’autre, nous avons eu l’occasion de refuser les propositions de grandes marques, car elles ne correspondaient pas à notre image. À travers les collaborations, nous souhaitons surtout transmettre de l’authenticité. C’est que l’on a trouvé chez Paraboot : le caractère authentique et l’héritage de la marque sont venus donner de la crédibilité à nos projets. En ce qui concerne l’AS Monaco et Kappa, le sponsor officiel de l’équipe, nous étions plus attirés par le côté élégant que reflète la Principauté.

Nous sommes aussi en train de développer un tout autre type de collaborations via notre slogan « Not from Paris Madame ». L’objectif étant de promouvoir le fait que le talent vient de partout. Nous souhaitons donc nous rapprocher à la fois d’artisans dont on aime le savoir-faire, mais aussi de performeurs ou sportifs qui ont un parcours inspirant. Ces collaborations doivent être basées sur des histoires.

Notre slogan véhicule un message positif, c’est pourquoi il est important pour nous de lui donner plus du sens !

Drôle de Monsieur