Le rapport Procos octobre 2023 alerte sur la pression pesant sur le commerce spécialisé
loading...
La fédération pour la promotion du commerce (Procos), représentative de 310 enseignes, fait état d’une activité 2023 chaotique. Problème majeur : les coûts augmentent plus vite que les chiffres d’affaires et les marges.
Selon le rapport Procos, + 3,3 % en valeur dans les magasins, les neuf premiers mois 2023, signifie une stagnation des ventes en volume. Inflation oblige, les hausses de prix ayant augmenté en moyenne de + 3 %, les chiffres d’affaires ont été maintenus artificiellement, mais à un niveau largement inférieur à celui de la hausse des coûts.
L’équipement de la personne et, nouveauté ce trimestre, le sport, connaissent des croissances très faibles en valeur par rapport à 2022 (entre + 0,1 % et + 1,5 %). Ce qui démontre la poursuite des baisses de volumes vendus déjà constatées avant l’été.
Les ventes en ligne sont trois fois inférieures à celle des points de vente
Durant cette période, les ventes web réalisent de moins bons résultats que les magasins avec une hausse très faible (+ 1,1 %) de chiffre d’affaires tous secteurs confondus (décoration, alimentaire, habillement, accessoires de mode, etc.). Des chiffres qui actent la baisse des volumes vendus sur le web. Le secteur de la chaussure est le seul dont les ventes web (+ 6 %) sont mieux orientées que celles des magasins (+ 1,5 %). À ce propos, le rapport Procos signale que le secteur est marqué par les difficultés importantes de plusieurs réseaux entraînant des fermetures de points de vente.
En cumul des ventes magasins + web, le secteur de l’habillement est en baisse de 0,2 %. La fin de la période est marquée par deux phénomènes : le règne des prix bas et une pression à la baisse sur les volumes vendus.
Pour lâcher la pression qui pèse sur les enseignes, les bailleurs doivent revoir leur calcul
« L’indexation des loyers, selon les tendances actuelles, ferait augmenter les loyers des enseignes de 13 à 14 % en deux ans. C’est objectivement insupportable et ne peut qu’accélérer la fermeture de magasins de nombreux réseaux, si une solution n’est pas trouvée avec les bailleurs, insiste Emmanuel Le Roch, délégué général de Procos, dans le communiqué. Le gouvernement et le parlement n’ont pas voulu plafonner à 3,5 % pour tous les acteurs, c’est une erreur. Il faut donc que les bailleurs décident de le faire eux-mêmes. »
Alors que de nombreuses entreprises traversent une phase critique, plusieurs dossiers lourds et impactant sont en discussion : la loi de finances ; les territoires tests concernant les transformations des zones commerciales et des entrées de ville ; l’ouverture des échanges au sein du CNC (Conseil National du Commerce) à propos des relations bailleurs/preneurs ; les discussions entre locataires et propriétaires sur la mise en œuvre des objectifs de décarbonation. Procos entend y prendre part avec ses adhérents.