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Les professionnels de l'habillement "inquiets pour l'avenir" après une année en berne

By AFP

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Shopping. Crédit : Jacek Dylag, Unsplash

Paris - Envolée du coût des matières premières, charges salariales, inflation... : des professionnels de l'habillement se sont déclarés mardi "inquiets pour l'avenir", lors d'une conférence de presse commune à l'Alliance du Commerce et à Retail Int.

"Le marché de l'habillement a perdu 7 pour cent de sa valeur" en 2022 par rapport à 2019 (année de référence pré-Covid), a estimé Emmanuel de Courcel, fondateur de Retail Int., un panel d'une soixantaine d'enseignes de l'habillement, hors luxe et indépendants, représentant plus de 10 000 magasins et 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel.

Dans le détail, les ventes en magasin ont baissé de 11 pour cent (dont 7 pour cent en raison de fermetures de magasins), non compensées par la forte hausse du commerce en ligne de 80 pour cent qui ne représente qu'une part limitée des ventes des enseignes du panel, a précisé M. de Courcel.

En outre, l'année dernière, "le Black Friday et les soldes ont été très décevants" et les cinq premiers jours des soldes d'hiver 2023 ne sont pas de meilleur augure, avec un chiffre d'affaires en baisse de 26 pour cent par rapport à 2019, se désole M. de Courcel.

Les aides de l'État pendant le Covid ont "permis de limiter en 2020 et 2021 le nombre de fermetures de magasins" mais les professionnels sont "inquiets pour l'avenir" et craignent que les faillites ne fassent plus nombreuses, a encore averti le fondateur de Retail Inc.

Le secteur reste très marqué par la liquidation judiciaire subite de Camaïeu fin septembre, menant au licenciement de 2 100 salariés. En 2022, l'habillement a globalement retrouvé son niveau de 2019, soit "un marché en diminution depuis 15 ans", a analysé Yohann Petiot, directeur général de l'Alliance du Commerce, qui regroupe grands magasins et enseignes de l'habillement et de la chaussure.

De grandes difficultés conjoncturelles

Le responsable a souligné certaines des grandes difficultés conjoncturelles de 2022 : la hausse significative des coûts des matières premières (+28 pour cent pour le coton par rapport à 2019), des charges salariales (+11 pour cent en deux ans), des loyers (+9 pour cent en deux ans), sans compter les tarifs de l'électricité multipliés "par cinq voire par dix".

Concernant les entreprises du panel de Retail Inc, dont le chiffre d'affaires excède 50 millions d'euros, ces surcoûts ne sont pas compensés par les aides de l'État, réservées aux TPE et PME. Ils ont de plus été peu répercutés par les enseignes, a observé Emmanuel de Courcel, les prix de l'habillement n'ayant augmenté que de 2,6 pour cent, et de 2,9 pour cent pour les chaussures.

Seule note d'espoir : "le retour espéré du tourisme" et notamment de la clientèle chinoise vers mi-2023, projette M. Petiot. L'Alliance du Commerce demande notamment au gouvernement de soutenir les investissements, d'améliorer les dispositifs de financement et de plafonner les loyers commerciaux. (AFP)

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