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Pourquoi les e-commerçants sont sur tous les fronts

By AFP

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Paris - AliExpress, eBay France, Amazon, Rakuten ou Google Shopping… Les grands acteurs du commerce en ligne international rivalisent d’annonces cette semaine, portés par l’envolée de la consommation sur internet post-Covid et ciblant notamment les commerçants voulant accéder à leurs “places de marché” respectives.

A chaque jour, son e-commerçant: de jeudi à samedi dernier, AliExpress, l’espace de vente en ligne du géant chinois Alibaba, tenait boutique en plein coeur de Paris. Lundi, c’était l’américain eBay qui fêtait 20 ans de présence en France, et Amazon qui annonçait vouloir “dépenser plus de 100 millions de dollars en nouvelles promotions pour aider les PME dans le monde à augmenter leurs ventes et gagner de nouveaux clients”.

Mardi, le patron de Rakuten Hiroshi Mikitani clamait auprès des Echos que la France était pour son entreprise un marché “stratégique”. Et mercredi, c’était Google qui annonçait avoir “formé et rencontré” quelque 7.500 commerçants en Europe, Moyen-Orient et Afrique, et décidé de rendre gratuit l’accès, pour les commerçants, à l’onglet “Google Shopping” qui doit leur permettre d’”atteindre plus de consommateurs, qu’ils aient recours à la publicité de Google ou non”.

La période est porteuse: la vente en ligne se porte très bien depuis le confinement. Selon le cabinet de conseil en stratégie Boston Consulting Group (BCG), l’augmentation est de l’ordre de 27% du déconfinement à début septembre en France, par rapport à janvier-mars 2020.

“Redéfinition ultra violente”

Mais ce n’est pas la seule explication, analyse auprès de l’AFP Edouard Nattée, directeur général de Foxintelligence, qui mesure l’activité des entreprises de e-commerce. Depuis plusieurs années, il observe une montée en puissance du modèle de “marketplace”, ou place de marché.

C’est-à-dire? Le spécialiste prend l’exemple d’Amazon, “en train de basculer quasiment tout son modèle vers la marketplace, un modèle où ils n’ont pas la possession du stock mais ont des relations avec des vendeurs, auxquels ils vendent des services, de logistique, de paiement, ou juste de mise en relation avec les clients”, explique-t-il.

Amazon Ad pour la pub, AWS pour le stockage de données, logistique, paiement ou connaissance du marché… “Les distributeurs sont en train de se positionner, auprès de vendeurs tiers, y compris les boutiques du coin de la rue, comme des prestataires de services”, explique-t-il encore. Chaque place de marché numérique fait valoir ses atouts, par exemple AliExpress met logiquement en avant sa connaissance du marché chinois.

Mais les grands acteurs internationaux ne sont pas seuls. “Quasiment toutes les enseignes, Castorama, Leroy Merlin, les Galeries Lafayette, ou Zalando, qu’ils soient en ligne ou non à l’origine, sont en train d’ouvrir des ‘marketplace’”, observe Edouard Nattée, y voyant “une redéfinition ultra violente” accélérée par le Covid-19.

Les commerçants de toutes tailles sont en effet d’autant plus sensibles aux perspectives ouvertes par les places de marché que, comme la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad) l’avait expliqué mi-septembre, les ventes en ligne représentent “un amortisseur de la crise” pour ceux qui “ont su et pu faire cette conversion numérique et utiliser internet comme un relais du magasin”. C’est d’autant plus le cas que les commerces n’ont souvent pas retrouvé les niveaux de fréquentation d’avant-Covid.

Pour William Koeberlé, le président du Conseil du commerce de France (CDCF), “si cela permet à la PME, à la TPE, au petit artisan de pouvoir acquérir des clients qu’ils n’ont pas, leur faciliter la vie en terme de paiement ou de logistique, c’est une très bonne chose”.

Mais, avertit-il, il faut que les vendeurs “conservent la propriété de la relation avec leur client”. Dans le cas contraire, les places de marché, en occupant une place de plus en plus incontournable dans le chiffre d’affaires de ces vendeurs, “pourraient, sans leur faire de procès d’intention, être amenées à demander un pourcentage un peu plus important sur les ventes, et l’artisan ou le commerçant se retrouveraient piégés”.(AFP)

Crédit : Pixabay

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