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Chic Shanghai mise sur l’union entre showrooms et marques

By Isabella Naef

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La troisième édition du salon Chic Shanghai (acronyme de China International Clothing and Accessories fair) a eu lieu du 11 au 13 octobre 2017. Cet événement de mode organisé en Chine depuis 1993, et qui avait uniquement lieu au mois de mars auparavant, a totalisé 65722 entrées cette fois-ci. Soit environ le même taux de participation que pour l’édition de 2016.

Le salon a accueilli 850 exposants, dont la grande majorité étaient chinois. Les stands offraient peu de catalogues produits mais chaque espace présentait un Qr code permettant de télécharger toutes les informations sur la marque directement sur WeChat, le réseau social utilisé en Chine par les entreprises pour communiquer entre elles.

Le salon a également accueilli 13 entreprises italiennes, avec une vingtaine de marques et six griffes françaises. Les pavillons du “National Exhibition and Convention Center”, bondés, accueillaient également des marques coréennes, telles que le label Kim Chul Ung Mode, qui a défilé à la semaine de la mode de Séoul. “La marque participera prochainement à la semaine de la mode de New York et se prépare à faire ses premiers pas en Europe avec ses vêtements en cachemire et ses jupes plissées en tartan. L’innovation de la marque réside principalement dans ses lignes évasées.” a expliqué Kim Chul Ung, le directeur artistique de la marque.

Chic Shanghai a fermé ses portes en totalisant 65722 entrées

“C’est justement sur l’innovation que doivent miser les marques qui souhaitent aller à l’étranger.” a déclaré Chen Dapeng, le vice-président de China National Garment Association et directeur du salon Chic Shanghai. « Chic demeure une plateforme dédiée aux marques de mode qui souhaitent surtout miser sur le marché chinois mais les marques qui souhaitent aller à l’étranger doivent investir dans la créativité et l’innovation. À partir du moment où les entreprises ont pour objectif l’internationalisation, elles doivent vérifier si elles en ont réellement les capacités », a-t-il ajouté.

Apparemment, la plupart des entreprises chinoises présentes au salon s’organisent pour se développer au-delà des frontières nationales. D’après les chiffres officiels, la Chine compte près de 100 000 entreprises de mode de grandes dimensions employant 90 millions de personnes.

“La plupart des grandes entreprises, même celles qui sont propriétaires de marques, se présentent surtout comme des fournisseurs pour des comptes tiers. Les jeunes marques, dont la plupart ont été créées par des stylistes qui ont étudié dans les grandes écoles européennes, sont créatives et innovantes mais ne possèdent pas les ressources économiques et l’expertise adéquate pour se positionner sur d’autres marchés.” confie la jeune créatrice de la toute nouvelle griffe Art On, qui propose des trenchs et qui était présente dans l’espace Impulse de Chic, dédié aux talents chinois émergents.

Chic a accueilli des jeunes talents chinois dans l’espace Impulse

Tandis que les entreprises de ce marché ont du mal à franchir les frontières nationales, à l’exception, par exemple, de Guangzhou Zhuofeng Clothing, fournisseur de la célèbre chaîne Primark et présente à Chic avec les différentes lignes denim, les marques étrangères, et notamment italiennes, semblent miser sur les consommateurs chinois.

Selon l’étude Monitor Altagamma réalisée par Bain & Company en collaboration avec Altagamma, le marché mondial des biens personnels de luxe devrait atteindre un chiffre d’affaires entre 254 et 259 milliards d’euros en 2017, équivalent à un taux de croissance entre deux pour cent et quatre pour cent, principalement soutenu par la reprise de croissance des consommateurs chinois tant sur le marché local qu’à l’étranger et l’amélioration des achats en Europe.

La tendance actuelle semble aller vers la recherche de partenaires chinois locaux, notamment parce que la Chine représente le principal marché de vente en ligne (543 milliards de chiffre d’affaires pour tout type de produits). Cependant, les risques de contrefaçon et de fraude incitent les consommateurs chinois à se méfier des achats en ligne de biens de luxe. Selon le rapport Altagamma Digital Luxury Experience (e-commerce, experience et enterprise), réalisé en collaboration avec McKinsey&Company, 16 pour cent seulement des consommateurs chinois du luxe prévoient d’augmenter leurs dépenses en ligne au cours de la prochaine année.

Les Millennials chinois recherchent des expériences d’achat de plus en plus sophistiquées et des vêtements personnalisés. « Les consommateurs chinois sont de plus en plus attentifs et sélectifs, ils ne cherchent plus le logo et la griffe mais l’individualité et une approche durable de la part des entreprises de mode », a précisé M. Chen.

“Les consommateurs chinois sont de plus en plus attentifs et sélectifs”

Les griffes européennes mettent en place une stratégie solide pour se lancer sur le marché chinois, preuve en est la naissance de salons tels que Milano Unica Shanghai et les débuts de Style routes to Shanghai, une plateforme conçue par Confartigianato Imprese en collaboration avec le salon italien White et soutenue par Italian trade Agency pour promouvoir l’internationalisation du Made in Italy. Tout comme le partenariat avec Emi (Ente Moda Italia) mis en place depuis quelques années déjà et qui amène les entreprises de mode italiennes au salon Chic de mars. Lors de la dernière édition qui vient de se terminer, une vingtaine au total, se trouvaient au pavillon Italian Fashion.

« Attirer les showrooms et les acheteurs internationaux »

L’entreprise chinoise Famory, qui réalise des vêtements s’inspirant des tenues traditionnelles chinoises, en soie et brodés à la main, exporte à l’étranger depuis longtemps, notamment aux États-Unis, en Europe, en Asie du Sud. Fondée en 1955, l’entreprise s’est développée au-delà des frontières nationales grâce, au moins en partie, au dicton chinois qui dit qu’un « chinois se marie en s’habillant avec des tenues traditionnelles chinoises ».

Cependant, pour exporter il faut attirer les acheteurs internationaux. « Nous cherchons d’attirer l’attention des showrooms et des acheteurs internationaux », a déclaré M. Sun Guowei, le directeur général de China World Exhibitions. “Les organisateurs du salon s’activent en ce sens, notamment parce que le marché chinois est en évolution. Le réseau de distribution s’oriente vers les multimarques. La concurrence dans le secteur de la mode incite les entreprises de mode à améliorer la qualité et à rechercher des distributeurs sur tout le territoire. Mais les entreprises étrangères qui souhaitent se développer ici sont également à la recherche de partenaires fiables”, a-t-il ajouté. Par conséquent, la prochaine édition de Chic organisera des rencontres entre les marques présentes et les représentants des showrooms.

Photo : Chic, credit FashionUnited
Chen Dapeng
CHIC
China National Garment Association
China World Exhibitions