Pitti Uomo : coup d'envoi de la saison des achats pour la mode masculine

Pitti Uomo, ou le salon italien qui lance la saison des achats pour la mode masculine, ouvre aujourd'hui les portes de sa 106e édition à Florence.

Parmi les marques françaises qui participent cette année à l'événement, l'on retrouve notamment De Bonne Facture, Bonastre, Chapal, Baziszt, American Vintage, ADN Paris et Marine Serre, designer invité.

Zoom sur les chiffres de la mode masculine italienne.

A partir de ce mardi 11 juin, la mode masculine prend le devant de la scène à Pitti Uomo, à Florence

La mode masculine italienne (un agrégat qui comprend les vêtements tissés, les vêtements d'extérieur, les chemises, les cravates et les vêtements en cuir) clôture l'année 2023 avec une hausse de +4,7 %, enregistrant une variation plus modérée que celle des dernières années.

Le chiffre d'affaires de l'habillement masculin italien, selon une note éditée par le Centre d'études de Sistema Moda Italia (Centro studi di Sistema moda Italia), atteint 11,9 milliards d'euros, soit 18,5 % de la filière textile-habillement italienne.

Tels sont les chiffres diffusés par Pitti Immagine à la veille de Pitti Uomo, le salon qui s'ouvre aujourd’hui à Florence. L'événement, qui se tiendra jusqu'au 14 juin, présentera les nouveautés printemps-été 2025 de 790 marques, dont 44 % étrangères. Marine Serre est l'invitée d'honneur, avec le lancement de sa collection homme. Si l'on revient aux données, les prévisions émises lors de la dernière édition de Pitti Uomo (janvier 2024), où l'on estimait une dynamique de +4,9 %, sont donc presque confirmées. En ce qui concerne les micro-catégories individuelles examinées ici, elles clôturent toutes 2023 avec des changements positifs, à l'exception de la maroquinerie, qui a enregistré une baisse de -0,6 pour cent. Les cravates ont connu la plus forte croissance, soit +7,6 %, suivies par les chemises, qui ont affiché une reprise de +7,4 %.

La valeur de la production (rappelons que cette variable est destinée à estimer la valeur de l'activité de production réalisée en Italie, déduction faite de la commercialisation des produits importés) a augmenté de +3,3 % à la fin de l'année 2023.

Les exportations restent le moteur de la mode masculine italienne

En ce qui concerne le commerce extérieur, les exportations ont conservé leur rôle de premier plan pour la mode masculine italienne, représentant 74,5 % du chiffre d'affaires. Sur une base annuelle, les exportations du secteur enregistrent une variation positive de +6,6 %, dépassant 8,8 milliards d'euros. En revanche, les importations se sont contractées de 2,3 % pour atteindre environ 5,6 milliards d'euros.

Compte tenu de la dynamique des exportations et des importations susmentionnée, le secteur connaît en 2023 une augmentation de la balance commerciale, qui est positive de 3,2 milliards d'euros.

En ce qui concerne le marché italien, la tendance reste positive, mais les valeurs restent encore loin de celles d'avant la pandémie. Pour l'année civile 2023, les achats de mode masculine par les ménages résidents ont enregistré une légère augmentation par rapport à l'année précédente (+0,4 %), les relevés effectués par Sita Ricerca pour le compte de Smi indiquant un ralentissement du rythme de croissance. Toujours pour l'année civile 2023, le prêt-à-porter représente 55,4 % des ventes de mode masculine, ce qui en fait le segment prédominant, suivi par la maille avec une part de 26,1 %. Les chemises représentent 16,5 % du marché de la mode masculine ; enfin, les cravates (1,2 %) et les vêtements en cuir (0,8 %) ont des parts plus faibles. Si l'on examine les performances par saison, les dépenses en vêtements pour hommes pour le printemps/été 2023 ont enregistré une baisse de -1,1 %. Ce résultat est principalement dû à la dynamique négative enregistrée par les tricots et les chemises, des secteurs importants pour la mode masculine : le premier a affiché une baisse de -1,9 % et le second de -4,2%.

Au niveau de la distribution, le marché national des hommes reste dominé par les chaînes de magasins

Au niveau des canaux de distribution (les données, étant disponibles par saison, concernent la période allant de mars 2023 à février 2024), le marché national des hommes reste dominé par les chaînes, dont l'incidence s'établit à 47,4 % (+1,0 point de part par rapport à la période correspondante 2022-23) ; bien qu'ayant connu une réduction de -1,1 % en valeur. La grande distribution, avec une baisse de -2,9 %, reste en deuxième position (22,2 % de part) : parmi les canaux qui la composent, c'est le canal alimentaire qui a le plus reculé (-10,6 %). Le commerce indépendant a continué à perdre du terrain, chutant de 7,5 % pour atteindre 17,8 %. Le commerce en ligne, après une croissance de +7,1 % en 2022, est également revenu en territoire négatif et s'est contracté de -4,6 %, ce qui se traduit par une part de 8,7 %. Au cours de la période considérée, les deux autres détaillants physiques, à savoir les colporteurs et les points de vente, qui détiennent chacun environ 1,7 % des ventes de mode masculine italienne, ont également connu une tendance négative : le premier a perdu -9,1 %, tandis que le second a perdu -4,7 %.

L'année 2023 a connu un recul, comme prévu dans le commentaire sur la balance sectorielle (dont nous rappelons toutefois que les produits juniors sont exclus). Les données de l'ISTAT indiquent que les exportations pour la période janvier-décembre 2023 ont augmenté de +6,5 % par rapport à 2022, totalisant environ 9,5 milliards d'euros, tandis que les importations ont diminué de -2,6 %, tombant à 6,9 milliards d'euros. En ce qui concerne les débouchés commerciaux, il convient de noter que les zones UE et non UE se sont avérées favorables au secteur, avec une croissance de +7,2 % et +6 % respectivement. Le marché de l'UE couvre 45,7 % des exportations totales du secteur, tandis que les pays tiers sont les plus grands « acheteurs », avec 54,3 %. De même, en ce qui concerne les importations, l'UE représente 48,2 % de la mode masculine entrant dans notre pays, tandis que les pays tiers en représentent 51,8 %, malgré une perte de 13,8 % par rapport à l'année précédente.

La France a été la première destination des vêtements pour hommes fabriqués en Italie au cours de la période, avec une augmentation des ventes de 16,8 % pour atteindre 1,2 milliard d'euros, soit 12,2 % du total de l'industrie.

Cet article a initialement été publié sur FashionUnited.com. Il a été traduit et édité en français par Diane Vanderschelden.