Mode 2025 : hausse des prix, fin des soldes classiques et montée en gamme des marques

L’incertitude qui caractérise l’année 2025 au niveau mondial a un impact direct sur l’industrie de la mode, seul 1 leader du secteur sur 5 prévoyant une amélioration du secteur cette année[1]. La confiance des consommateurs reste au plus bas depuis la pandémie, les dépenses non essentielles diminuent, et le contexte géopolitique mondial et les droits de douane américains notamment complexifient un marché déjà fragile.

Leader des solutions technologiques d’intelligence industrielle pour les acteurs de la mode, de l’automobile et de l’ameublement, Lectra a analysé les données de Retviews, sa solution basée sur l’IA et spécialisée dans la veille concurrentielle et la comparaison automatique des performances, afin d’identifier les répercussions d’un tel scénario sur les marques internationales.

Il convient notamment de noter que la croissance devrait être basée cette année sur le volume de ventes, exigeant un changement de stratégie de la part des marques. Pour la première fois depuis 2010, le marché devrait également être dominé par les marques n’appartenant pas au secteur du luxe.

« L’optimisation des assortiments, l’augmentation de la vente directe (c’est-à-dire le pourcentage de produits vendus par rapport aux produits disponibles) et un suivi renforcé du marché seront essentiels pour réussir dans un contexte aussi incertain, » explique Antonella Capelli, présidente de la région EMEA chez Lectra. « Être à même d’utiliser la technologie pour obtenir et analyser les données du marché en temps réel est donc indispensable pour ajuster son approche tarifaire et s’adapter aux attentes des consommateurs tout en restant commercialement performant et en assurant une gestion efficace des stocks. Lectra s’est donné pour mission d’accompagner les marques dans leur transformation digitale en leur proposant les outils dont elles ont besoin pour prendre des décisions mieux informées. »

Une montée en gamme stratégique pour les marques grand public

L’industrie de la mode est aujourd’hui confrontée à deux problématiques majeures : d’un côté les marques de luxe font face à un ralentissement de leurs performances à l’échelle mondiale tandis que[2] les consommateurs délaissent progressivement la fast-fashion.

Cette combinaison de facteurs crée les conditions idéales pour inciter les marques de mode grand public à se réinventer : alors que certaines changent d’optique pour se concentrer sur une approche plus haut de gamme (par exemple en embauchant de nouveaux talents pour conquérir le marché du luxe), d’autres tentent de se repositionner afin d’améliorer leur image de marque.

Confirmant cette tendance, l’étude de Retviews montre qu’en Europe, les marques de mode grand public proposent désormais des produits dont le prix dépasse le seuil des 25€ et réduisent le nombre d’articles vendus dans les gammes de prix inférieures. ZARA a ainsi augmenté au sein de ses assortiments le pourcentage de produits à plus de 34€, alors qu’Uniqlo a augmenté le nombre d’articles vendus dans les gammes de prix 17-34€ et 76-85€.

Comparées au marché européen, les marques américaines font aussi évoluer leurs stratégies tarifaires, proposant un nombre croissant de produits dans des gammes de prix élevées.

Il convient cependant de garder à l’esprit que les consommateurs restent extrêmement soucieux des prix, les marques doivent donc soigneusement analyser les tendances du marché pour mettre en œuvre les stratégies tarifaires les plus adaptées et les ajuster en temps réel si nécessaire.

Inflation, droits de douane et augmentation des prix

Selon les données de Retviews, les hausses annuelles de prix observées en 2025 sont supérieures sur le marché européen par rapport au marché américain. Les prix continuent toutefois d’augmenter sur ces deux marchés, 7 % et 3 % respectivement au cours de l’année écoulée :

• En Europe, les prix moyens sont passés de 38€ en 2023 à 40€ en 2024, atteignant même 42€ en 2025.
• Aux États-Unis en revanche, les prix moyens sont passés de 57$ en 2023 à 63$ en 2024, atteignant 64$ en 2025.

Sur le long terme, il sera toutefois nécessaire de suivre étroitement l’impact de l’imposition éventuelle de droits de douane par le gouvernement américain, ce qui pourrait provoquer d’importants changements tarifaires.

En Europe, la réussite des marques n’appartenant pas au secteur du luxe qui devrait, comme prévu, stimuler la croissance de l’industrie de la mode en 2025, entraîne par ailleurs déjà une évolution des stratégies tarifaires pour certaines catégories de produits tendance par rapport à 2024, notamment :

• La maroquinerie hors luxe comme les sacs (+ 20 %) et la petite maroquinerie (+ 23 %).
• Les t-shirts d’entrée de gamme (+ 8 %).
• Les polos de style Ivy League (+ 4 %).
• Les leggings (- 3 %), qui, à l’inverse, sont victimes de l’essor des vêtements de sport qui rassemblent de véritables communautés de fans au niveau mondial, au détriment des marques grand public (qui ont donc baissé leurs prix et réduit leurs assortiments).
• Suivi des remises : Bien au-delà des soldes d’été, les remises saisonnières peuvent s’appliquer toute l’année

Il est essentiel d’analyser les tendances du marché et les préférences des consommateurs pour identifier les produits dont les prix peuvent être réduits sans affecter les marges. Les consommateurs se détournent par exemple des leggings fabriqués en grandes séries tandis que la popularité des marques de vêtements de sport ne cesse de croître. Dans ce cas, les remises peuvent permettre d’écouler les stocks. En revanche, comme c’est souvent le cas, les produits tendances qui se vendent bien peuvent être commercialisés au prix fort ou même à un prix plus élevé en raison de la hausse de la demande.

En Europe, les remises ont débuté un peu plus tôt en 2025 qu’au cours des années précédentes, plus de 15 % des produits bénéficiant de remises dès le début du mois de janvier – un pourcentage ayant atteint plus de 40 % en une semaine, grâce aux soldes saisonniers.

Même si le taux de remise moyen pratiqué en 2025 est inférieur à celui de 2024, le chiffre moyen situé autour de 20 % est resté stable plus longtemps que les années précédentes, pour décliner rapidement en février seulement, même si le ralentissement a été plus progressif que par le passé.

À l’inverse, même si les stratégies en matière de remise évoluent, des marques comme Uniqlo ne se focalisent plus sur les grandes périodes de soldes et préfèrent proposer des prix bas et stables tout au long de l’année. Préserver l’image et la perception de la marque est leur principal objectif, notamment pour devenir la référence en matière de basiques et non simplement une marque soumise aux tendances.

D’autres grandes marques telles que ZARA et Mango préfèrent au contraire faire appel aux soldes saisonniers traditionnels, ce qui conduit les consommateurs à espérer des réductions importantes et à reporter systématiquement leurs achats dans l’attente des soldes.

Remarque méthodologique : le pourcentage indiqué fait référence aux périodes situées entre le 1er janvier et le 1er mai 2024 et entre le 1er janvier et le 1er mai 2025

À propos de Lectra :

À la pointe de l’innovation depuis sa création en 1973, Lectra propose des solutions technologiques d’intelligence industrielle combinant logiciels en mode SaaS, équipements de découpe, données et services associés, aux acteurs de la mode, de l’automobile et de l’ameublement. Lectra accélère la transformation et le succès de ses clients avec audace et passion grâce aux technologies clés de l’Industrie 4.0 : IA, big data, cloud et internet des objets.

Le Groupe est présent dans plus de cent pays. Les sites de production de ses équipements de découpe sont implantés en France, en Chine et aux États-Unis. Ses 3 000 collaborateurs sont animés par trois valeurs fondamentales, qui font la fierté du groupe : faire preuve d’ouverture d’esprit, être des partenaires de confiance et innover avec passion. Tous partagent une même attention à la responsabilité sociétale, qui constitue l’un des piliers de la stratégie que Lectra déploie pour assurer sa croissance durable et celle de ses clients

Lectra a réalisé un chiffre d’affaires de 527 millions d’euros en 2024, dont 77 millions d’euros de chiffres d’affaires SaaS. L’entreprise est cotée sur Euronext, où elle fait partie des indices suivants : CAC All Shares, CAC Technology, EN Tech Leaders et ENT PEA-PME 150.