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Amende record requise contre LVMH

By FashionUnited

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10 millions d’euros. C'est l'amende la plus élevée possible dans cette affaire et la plus haute jamais requise.Après une enquête de deux ans, l’AMF (autorité des marchés financier) estime que LVMH a tout fait pour monter au capital d’Hermes sans

en avertir le marché. Au nom du collège de l’AMF, Philippe Adhemar a «proposé une sanction d’un montant de 10 millions d’euros sur l’ensemble des griefs ». Une amende maximale en raison de la « gravité » des faits.

Selon M. Adhemar, LVMH envisageait une montée au capital d’Hermès au moins depuis 2008 mais le groupe n’a pas averti le marché et a dissimulé pendant des années dans ses comptes tout indice de son intérêt pour Hermès. "Le manquement à l'obligation d'informer le marché est d'autant plus grave qu'il pourrait être considéré comme un abus de droit ou une fraude à la loi", a-t-il affirmé.

Devant la Commission, le rapporteur de l’AMF, Michel Pinault, puis les trois représentants du collège de l’AMF (l’organe qui a notifié les griefs à LVMH) ont détaillé la situation comptable et les déclarations du groupe. Tous en ont tirés les mêmes conclusions : LVMH a masqué dans ses comptes qu’il détenait 4,9 pour cent de Hermès depuis le début des années 2000. Plus tard, en 2008, quand LVMH a acquis massivement des produits dérivés sur des titres Hermès (ELS), le groupe a préparé en toute confidentialité un dénouement en actions Hermès plutôt qu’en cash pour monter en force au capital du sellier, fin 2010.

Si
cette sanction est confirmée par la commission des sanctions d'ici au 31 juillet, elle restera tout à fait anecdotique en valeur absolue par rapport à son bénéfice net, de 3,4 milliards annoncé en 2012, mais aussi par rapport à la plus-value potentielle que LVMH peut réaliser avec sa montée au capital d'Hermès.

Néanmoins, LVMH ne compte pas en rester là et estime avoir été maltraité. Dans la matinée de vendredi, l'avocat de LVMH, Georges Terrier, a demandé "la nullité de la procédure" en estimant qu'il "y avait eu de graves violations dans l’enquête", comme des éléments non communiqués. L'avocat a déploré "la dénaturation des éléments à décharge", "une impartialité" et "une atteinte aux principes de loyauté" de l'enquête, ou le "caractère fluctuant des griefs".

Pierre Godé, vice-président du groupe de LVMH a même prétendu que LVMH était prêt à revendre ses actions Hermès "Nous n'avons pas exclu de revendre notre participation. C'est toujours une possibilité. Je ne vous dirai pas ce qu'on a en tête", a-t-il déclaré. Personne à Paris ne croit une seule seconde que Bernard Arnault envisage de renoncer à s’emparer d’Hermès. Pierre Godé n’avait-il pas déclaré il y a quelques mois, « nous ne renoncerons jamais, même si ça doit nous prendre 200 ans. »

Pour tout comprendre sur le montage financier de Bernard Arnault qui lui a permis de s’emparer par surprise de 22,6 pour cent du groupe Hermès , nous vous invitons à lire notre enquête : LVMH-Hermès : chronique d’un abordage : http://www.fashionunited.fr/fashion-news/fashion/lvmh-hermes-chronique-dun-abordage-2013052113153
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