Barcelone: nouveaux formats au salon The Brandery

Barcelone veut conserver à tout prix sa place dans le circuit des salons et passerelles de mode et elle a décidé de lancer de nouveaux formats pour The Brandery et le 080 Barcelona Fashion. Il y a de très diverses opinions sur les

nouveautés introduites, mais tout le monde coïncide qu’il existe un besoin manifeste de maintenir et de renforcer ces espaces pour la promotion de la mode catalane.

La semaine de la mode, célébrée du 12 au 15 juillet, s’est articulée autour du salon The Brandery et de la Passerelle 080 Barcelona Fashion. Le salon a fêté sa cinquième édition après avoir démarré son parcours dans le secteur de la mode lorsque Bread&Butter a abandonné la ville pour retourner à Berlin. Quant au 080, il s’agit ici de sa huitième édition et il a été conçu comme un espace pour créateurs indépendants après la clôture de la Passerelle Gaudí.

Ces deux rendez-vous ont volontairement coïncidé, afin de réunir tous les efforts pour renforcer la mode catalane. Il est vrai que, contrairement à Madrid –où les principaux évènements de mode jouissent d’une longue continuité (Cibeles fête ses 50 éditions et la Semaine Internationale de la Mode, plus de 60)-, Barcelone n’a pas eu le temps d’asseoir ses propositions et de les diffuser à l’intérieur et à l’extérieur de nos frontières.

The Brandery a regroupé 145 stands d’expositeurs, quasiment la même quantité que dans l’édition antérieure, ce qui est très positif, étant donné les effets de la crise économique dans le secteur, a déclaré le nouveau directeur du Salon, Miquel Serrano. La principale nouveauté a été la création d’un nouvel espace, le Brandtown, ouvert au public général, avec des défilés, des expositions sur la mode urbaine et des concerts, de jour et de nuit, organisés par les responsables du festival Sonar.

Ce nouveau modèle –qui en plus des 15 500 visiteurs professionnels a attiré des bloggeurs et des étudiants de mode- a été le facteur décisif pour motiver certaines marques à participer à cette édition du salon. « Si à l’avenir, le format de public final est contextualisé, cela peut devenir très intéressant » a signalé Albert Pecanins, country manager de Phard et Zu+Elements.

Custo Dalmau, de Custo Barcelona, s’est lui aussi montré très satisfait : « la stratégie suivie me semble correcte, car il s’agit d’ouvrir nos portes au public passionné de mode. Nous avons reçu davantage de visites du public général que des acheteurs. Il est vrai que non seulement Custo, mais aussi n’importe quel projet commercial, a besoin d’être en contact avec le consommateur, et c’est la façon d’y arriver », il a ajouté.

Ce qui n’a pas changé pour le moment c’est la portée territoriale du salon, qui reçoit essentiellement des visiteurs locaux. « Nous avons constaté que le salon reçoit surtout un public en provenance de Catalogne, non national », a expliqué le responsable de la marque Esprit, qui a participé pour la première fois à cette semaine de la mode.

La Fashion Week a également été visitée par les distributeurs et dirigeants internationaux, avec un haut potentiel d’achat, en provenance de Serbie, Russie, Allemagne, Mexique et États-Unis, qui n’ont pas voulu rater cet évènement. Certaines marques ont conclu d’importantes commandes avec quelques buyers, comme El Corte Inglés, Peek & Cloppenburg ou la chaîne russe Be Fashion.

Le 080 Barcelona Fashion, organisé par le Gouvernement de Catalogne, a également introduit des nouveautés, avec une passerelle et un showroom de créateurs indépendants. L’espace a également présenté des marques consacrées, comme Mango et TCN, dans ses défilés, dans le but de changer l’orientation et de « créer davantage de liens entre les créateurs et l’industrie ».

Certains créateurs considèrent que la participation de marques comme Mango dévalue le niveau créatif, alors que d’autres défendent que des marques comme celle-ci attirent davantage de public. Pour le moment, l’organisation a confirmé qu’elle sera fidèle à ce nouveau schéma dans les futures éditions. Une nouvelle passerelle est par conséquent inaugurée à Barcelone.

Barcelone, Daniela Santos