Le t-shirt est floqué "Boston Massacre" avec des taches de sang. Et ce n'est pas un t-shirt pirate ou parodique mais bel et bien un produit officiel signé Nike. Scandale? Non, pas vraiment. Juste un terrible concours de circonstances. Aux Etats
-Unis, tout juste une semaine après l'attentat à la bombe qui a endeuillé Boston, Eric Strangel qui est le producteur de la célèbre émission américaine "Late Show with David Letterman" flâne dans un magasin d'usine de la marque quand soudain il tombe sur ce t-shirt. Stupéfait, il poste aussitôt une photo sur son compte twitter.
Evidemment
la photo est reprise-on comprend pourquoi- dans divers sites américains. Des explications légitimes sont demandées à la marque dont personne n'imagine qu'elle puisse surfer sur un attentat. La réponse ne tarde pas à arriver. Elle laisse songeur: le t-shirt a été fabriqué bien avant cet attentat.
Explication: le "massacre de Boston" fait une référence à deux événements. Le premier, historique: c'est un épisode sanglant de l'opposition entre les colonies britanniques en Amérique du Nord et la Grande-Bretagne durant la seconde moitié du XVIIIe siècle. Ce jour-là, les soldats britanniques tirent sur la foule et cinq personnes trouvent la mort dans les rues de Boston. Cet épisode mènera en 1775 à la guerre d'indépendance.
L'autre référence est sportive: En 1978, alors que l'équipe de baseball de Boston (les Boston Red Sox) peut compter sur une confortable avance face à sa grande rivale: l'équipe de New York (les New York Yankees), une série de quatre matches va venir renverser la tendance contre toute attente. En quatre matches de fin de saison, les Yankees vont sortir victorieux face aux Red Sox et gagner le tournoi. Un véritable massacre. Le massacre de Boston. C'est à cet évènement que Nike faisait allusion en lancer la fabrication de ces t-shirts.
Nike a naturellement décidé de retirer de la vente ce produit dans tous ses magasins d'usine mais de nombreux t-shirts ont déjà été vendus et viennent rejoindre une longue liste de bévues. Nike a l'habitude: on se rappelle de la campagne ""I am the bullet in the chamber" avec Oscar Pistorius, l'athète handisport qui sera accusé plus tard d'avoir assassiné sa compagne de plusieurs balles dans sa chambre. Le hasard est parfois bien cruel.
