«C’est la pire saison depuis trente ans»

Le constat dressé par Bernard Morvan de la Fédération nationale de l’habillement est plutôt déprimant. Chez les indépendants, les chiffres d’affaires sont en baisse de -5 à -15% depuis le début de l’année. « On n’a pas connu pire saison

depuis trente ans » s’alarme-t-il. Et pourtant, avec le soleil au beau fixe depuis plusieurs jours, les commerçants enregistrent des ventes en légère hausse pour cette première quinzaine des soldes d’été.

Les chiffres de l’institut français de la mode (IFM) indiquent précisément une légère hausse de 2 pour cent en valeur des des ventes d’articles d’habillement et de textile, pour la première quinzaine des soldes qui ont débuté le 26 juin. Des soldes prevues pour une période de cinq semaines. « L’activité depuis le deuxième weekend de juillet se maintient malgré les départs en vacances  », commente de son côté Philippe Guilbert, directeur général de l’institut Toluna, qui publie un baromètre hebdomadaire sur l’évolution des soldes avec l’hebdomadaire professionnel LSA.

Rattraper le retard accumulé

Cela sera-t-il suffisant pour sauver la saison ? Interrogé par le journal Les échos, Gildas Minvielle, responsable de l’observatoire économique de l’IFM, se veut plus rassurant. «On peut dire que ce n’est pas si mal» dit-il, débonnaire. Il se pourrait même que l’on termine les soldes en très léger positif, à +2, +3 pour cent. Un début d’espoir stoppé net dès qu’il s’agit de savoir si les soldes vont rattraper le retard accumulé de la saison. Jean-Pierre Mocho, de la Fédération du prêt-à-porter féminin est catégorique : même si les ventes se font, cela ne sera pas suffisant pour sauver la saison : on était déjà à -4,5 pour cent à fin juin, donc même en prenant l’hypothèse hautement optimiste de finir les soldes à +3 pour cent, cela ne permettra pas de rattraper le retard déjà accumulé.

La grande diffusion en hausse

Dans le détail, le bilan de l’IFM indique que les chaines de grande diffusion sont les premières bénéficiaire du regain. Les ventes ont augmenté chez les chaines comme Kiabi ou La Halle de hausse de 5 à 10 pour cent. Suivent ensuite les indépendants multi-marques et les chaînes spécialisées avec des chiffres d’affaires en augmentation de 0 à 5 pour cent par rapport à la période de soldes d’été 2012. Les perdants de cette donne estivale sont les hyper et les supermarchés ainsi que les magasins populaires du type Monoprix qui n’enregistrent aucune progression. Et qui même parfois affichent des ventes en régression de 5 pour cent.

Les perspectives futures ? Aude de Moussac, experte consommation chez Kurt Salmon affirme que l’on peut s’attendre à un certain étalage des achats, notamment pour les pièces de plein été. Si le beau temps persiste bien entendu. L’institut Toluna de son coté prétend que plus de 74 pour cent des Français ont déjà effectué la quasi-totalité de leurs achats prévus au cours des 19 premiers jours de soldes. Un sentiment qui semble partager par la profession puisque d’apres le journal les échos, seuls 19 pour cent des commerçants s’attendent à une évolution favorable.