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Comment ne pas perdre les savoir-faire d’exception français ?

By FashionUnited

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Ce n’est un secret pour personne, malgré de forts taux de croissance et un potentiel de développement important porté par l’essor des marques et des enseignes à l’international, Les secteurs de la mode et du luxe français sont sous tension : la mise en place de nouvelles organisations de la production ont

entrainé la perte de savoir-faire d'exception pourtant reconnus. Pour comprendre ce phénomène et trouver des solutions pour pérenniser ces savoir-faire, mais aussi promouvoir l’innovation de la filière et trouver de nouvelles perspectives à long terme, la direction générale de la compétitivité, de l’Industrie et des
Services a fait réaliser par Mazars qui est une organisation indépendante spécialisée dans l’audit et l’expertise comptable, un recensement et une cartographie des savoir-faire dans la mode et le luxe en France.

La filière du luxe représente 212 milliards de chiffre d’affaires dans le monde. 18 des 25 marques leaders sont européennes. La France est N°1 sur le marché mondial. Concrètement, la filière est-elle menacée ? Dans chaque secteur de la filière, la pérennité des savoir-faire parait liée à deux types de réflexions.

Mutualiser les moyens pour soutenir les sous-traitants et les jeunes créateurs

Une réflexion stratégique tout d’abord. Il faut sécuriser et piloter les chaînes de valeur : « Pour rester dynamique, la filière doit d’avantage encourager l’innovation et la collaboration (mutualisation d’équipements, d’outils et de compétences) pour permettre à de jeunes créateurs ou de nouvelles marques de se positionner sur le marché français et rapidement à l’international. Les réseaux et fédérations auraient dans ce cadre un rôle de premier plan à jouer. La création d’un fonds d’investissement spécifique au luxe pour préserver les marques françaises serait également souhaitable pour les auteurs de l’étude qui parlent également de Mutualiser les moyens pour soutenir la prospection et la pénétration des marchés des sous-traitants et jeunes créateurs, notamment à l’international.

L’étude préconise également de promouvoir des solutions de financement dédiées : « Des outils et des dispositifs existent, explique Fabien Seraidarian, Chercheur Mazard, associé à l’Ecole Polytechnique, mais les attentes sont nombreuses pour valoriser les savoir-faire et accompagner les PME de la filière. Les solutions ? Instituer des garanties de paiement pour les sous-traitants qui travaillent avec les jeunes créateurs ; concevoir des outils financiers adaptés pour la gestion de la trésorerie (affacturage, reverse factoring…) ; acheter les matières premières à terme pour réduire le besoin en fonds de roulement ; envisager de nouvelles sources de financement pour accompagner le développement des PME, TPE et jeunes créateurs et enfin créer des modèles innovants de transmission du patrimoine.

Faciliter l’apprentissage et rendre les métiers plus attractifs

La reflexion organisationnelle ensuite. « Il faut repenser les formations »indique Isabelle Massa, associée Mazars, responsable de la filière luxe. « Pour attirer les talents et pérenniser les savoir-faire, la filière doit se doter de formations reconnues offrant de hauts niveaux de qualification. Il faut un cadre pour faciliter l’apprentissage et rendre les métiers plus attractifs, favoriser le développement des compétences et faciliter la polyvalence. Concrètement ? « Envisager la création d’une école ou d’une formation d’excellence des métiers de la main ; instaurer un dispositif pour assurer le financement systématique d’apprentis pour les savoir- faire critiques ; construire un observatoire de l’emploi dans les industries de la mode et du luxe ; accompagner les entreprises dans l’explicitation des savoir-faire pour faciliter la transmission et le développement ».

Comment développer l’attractivité des métiers de la main et valoriser les savoir-faire ? « Les industries de la mode et du luxe disposent de compétences et de talents qui s’avèrent insuffisamment valorisés au sein des entreprises et plus généralement dans la société, affirme Fabien Seraidarian. Par conséquent, la reconnaissance des savoir-faire constitue un enjeu majeur pour le développement de la filière et contribue à l’attractivité des territoires, à l’instar de l’association « Luxe et Excellence » réunissant 18 entreprises dans le limousin ».

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