Couture à Rome, histoire et mannequins plus size

“I know what women want. They want to be beautiful”, affirmait Valentino Garavani dans 'The last emperor', film documentaire autobiographique réalisé par Matt Tyrnaue en 2009. Les grands couturiers présents sur les

passerelles romaines de la dix-neuvième édition de AltaRoma AltaModa l'ont récemment confirmé. Même loin des réflecteurs, réservés au prêt-à-porter et à la haute couture parisienne, la mode italienne reste magique. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si des noms comme Frida Giannini et Giambattista Valli sont sortis des Académies de Haute Couture de la capitale.

Les dé

filés
La chaleur torride qui écrase la capitale et la réduction de plus de 600 mille euros des financements de la Région du Latium destinés à AltaRoma, société organisatrice de la manifestation, n'ont pas empêché les couturiers de faire défiler sur les passerelles leurs splendides créations, comme le “Roma caput artis”, de mikado bianco, incrusté d'or et de diamants de 100 carats, créé par Rocco Palermo pour la maison Fausto Sarli.
La collection sobre et géométrique de Nino Lettieri, qui a présenté ses créations à l’Hôtel Leon’s Palace alors que toutes les autres griffes défilaient dans le complexe monumental de Santo Spirito in Sassia, immergées dans l'histoire, n'en est pas moins luxueuse.

Des femmes aux grands yeux "mangas" ont défilé pour le couturier napolitain Gianni Molaro, au milieu des fresques de la Galerie Carracci du Palais Farnèse, à quelques mètres de la populaire, bruyante et pittoresque Place Campo de’ Fiori. Quinze créations conçues comme des sculptures avec tourbillons, ellipses et évolutions de tissu, se sont succédées sur la passerelle. La maison Gattinoni a décidé de miser sur les formes, celles des femmes rondes, tellement en vogue ces derniers temps qu'elles se sont octroyées la couverture de Vogue Italia en juin. Woody Allen, qui tourne actuellement un film dans la capitale, devait assister au défilé, mais est resté absent.

Art déco et liberté sexuelle ont été les thèmes dominants de la collection de Giada Curti qui a fait défiler des mariées gays et s'est inspirée de Tamara de Lempicka. Giada Curti a été l'une des seules femmes à défiler avec la milanaise Raffaella Curiel, grande styliste italienne qui a suivi les cours de l'école de Pierre Balmain et a présenté sa première collection de prêt-à-porter en 1965 à New York, chez Bergdorf et Goodman.

Les manifestations
Atmosphère tout à fait new-yorkaise, avec les vips de chez nous qui se sont donnés aux flashs, ou peut-être pour l'exposition Todo o nada de Mario Testino, photographe du Royal wedding de William et Kate, qui a présenté 54 clichés renfermant les deux concepts opposés récurrents dans les travaux de Testino : le nu et la mode. “Je suis heureuse que cette très belle exposition de l'œuvre magistrale de Mario Testino ait été organisée dans la ville de Rome. Le fait que Gucci, Fendi et Valentino se soient unis pour rendre hommage à Mario, dont le génie a toujours inspiré tous les créateurs de mode et des millions de personnes dans le monde, est significatif”, a dit Frida Giannini directrice artistique chez Gucci.

Les créations des stylistes émergents proposés par la Dutch Fashion Foundation peuvent être admirées de la très centrale via del Corso, lieu de l'exposition, au quartier résidentiel de la via Camilluccia,. Sjaak Hullekes, Pauline van Dongen et Maryam Kordbacheh, pour n'en citer que quelques-uns, ont présenté leurs créations mesurées et sobres dans le jardin de la résidence de l'ambassadeur hollandais Alphonsus Stoelinga.

Who is on Next
Angelos Bratis a remporté le premier prix du prêt-à-porter de la septième édition du concours 'Who is on Next' pour son drapé tridimensionnel tout à fait personnel. Theron Schaefer, vice président de Saks Fifth Avenue Ny, Averyl Oates de Harvey Nichols et Franca Sozzani (Vogue Italia) faisaient également partie du jury.

Rome, Isabella Naef