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Emilie Luc-Duc réinvente Rodier

By FashionUnited

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En accueillant une nouvelle DA, cette année, la spécialiste du textile et de la maille depuis 1852 fait peau neuve. « J’aime penser le vêtement dès la mise au point de sa matière. Et la maille me permet de créer ma propre matière première

, avance Emilie Luc-Duc ; renouant ainsi avec l’histoire de cette griffe et son patrimoine.

Chez Rodier depuis février 2011, elle donne une nouvelle énergie au style. Recherchant la noblesse de la maille, elle valorise des recherches inédites autour de ce précieux savoir-faire.

Mon idée d’origine était de créer de la maille créative et structurée, affirme la créatrice plutôt que des vêtements à la fluidité sans forme. J’aime redonner de la tenue à cette matière confortable et quotidienne. Pour moi, la maille est un concept qui appelle des volumes, un objet couture. Il faut désormais transposer les codes du chaîne et trame dans le tricot.

De fait, les collections Rodier se composent essentiellement de maille et jersey, sublimés par des imprimés exclusifs sur soie et des mélanges tulle et soie.

Forte d’un Master en Arts et Culture et d’un diplôme des Métiers d’Art, cette experte du costume s’inscrit en 2005 à l’IFM (Institut Français de la Mode). Une révélation. Sa nouvelle passion pour la mode et le design la mène bientôt chez Vanessa Bruno, puis dans plusieurs bureaux de style. Puis passe deux ans entre la Chine, la Corée et le Japon. A son retour, elle se spécialise en maille et se met au service de la créatrice Anne Valérie Hash. Depuis, elle a réalisé différentes missions pour plusieurs marques de prestige, comme la ligne Dior Enfant.

Pour le printemps-été 2012, la jeune femme explore deux directions complémentaires : les textures ainsi que les couleurs et graphismes ou encore les matières naturelles recherchées de l’Arte Povera.

Des effets de surfaces brutes font référence aux écorces, au galuchat, aux reliefs écologiques et biologiques.

Quelques foulards et robes foulards en soie complètent cette ligne majoritairement composée de maille jacquard, alignant des aplats colorés graphiques, des effets coups de pinceaux zoomés et des motifs ‘macro’.

Volumes bulles, drapés dessinés et jeux de nœuds architecturés structurent la silhouette.

Luxe caché, les vestes tailleurs en jersey Milano non doublées multiplient des finitions gansées. Les vestes en maille technique sont doublées de coton, les robes en maille ajourée laissent vibrer la peau ou sont doublées de fin jersey. Un pantalon affiche un plissé imprimé, retourné au dessus de la taille. Viscose sèche et ruban de coton mercerisé tricotés inventent des pièces exclusives, aussi légères que les tuniques chair en tulle et soie brodées, inspirées de lingeries anciennes.

Fondé en Picardie sous le second empire, Rodier est l’un des noms les plus prestigieux du patrimoine textile français. Dès les années 1850, Eugène Rodier va mettre le savoir faire des artisans tisseurs picards au service de l’industrie de la mode naissante.

Spécialistes de la laine, ses héritiers imagineront également une nouvelle matière durant la guerre de 1914 : le Kasha. Un tissage exclusif, aussi doux que chaleureux, réalisé à partir de laines de chèvres du Cachemire. Parallèlement, les usines perfectionnent une autre nouveauté qui va révolutionner l’industrie de la mode : le jersey. Coco Chanel donnera à cette spécialité ses lettres de noblesse, à travers ses premières collections.

Fière de ces innovations retentissantes, l’entreprise devient une marque de prêt-à-porter à partir des années 1950. Une décennie qui verra également la maison développer des twin-sets populaires en Kasha. Bientôt, un réseau de magasins va rendre le prêt-à-porter de la griffe accessible en France et en Europe.

Aujourd’hui, Rodier compte plus de 50 points de vente en France, en Belgique, au Liban et en Russie.

Photos : La collection Rodier printemps - été 2012.
Emilie Luc-Duc
Rodier