Garance Doré réalisatrice et actrice pour The Seafarer

Garance Doré derrière un objectif, ce n’est pas une nouveauté : la blogueuse star, illustratrice de profession, s’est fait connaitre il y a six ans avec ses photos de « street style » sur son blog éponyme. Les vidéos se sont ensuite ajoutées aux photos,

notamment grâce aux reportages « pardon my french » sponsorisés par le site net-a-porter dans lesquelles la blogueuse professionnelle interviewe sur un ton enjoué et complice –sa signature- tout ce qui compte dans la planète mode.

On ne compte plus les collaborations de l’illustratrice avec les marques de mode : Net-a- porter, Celine, Petit bateau, Bottega Veneta, Paule Ka, pour ne citer que quelques exemples, auxquels il faut ajouter des contributions avec des magazines comme le Vogue Paris ou encore le lancement de son eshop sur son propre blog. La dernière collaboration en date avec la marque italienne de denim The Seafarer est une étape supplémentaire puisque Garance Doré pour l’occasion a réalisé avec son équipe, non pas un reportage mais une fiction sous la forme de trois petits spots. Des mini-clips aux couleurs seventies dans lesquels la blogueuse se met en scène jouant le rôle d’une détective qui traque trois jeunes filles portant les jeans « patte d’éph » de la marque italienne.

Le premier teaser est en ligne à partir d’aujourd’hui sur le blog Garance Doré. Les jeans The Seafarer seront disponibles en France, chez Colette à partir de fin janvier 2013.

Si le film est réussi et si l’illustratrice nous fait découvrir une nouvelle corde à son arc (déjà bien garni) de talents, ce type de collaboration pose plusieurs questions à l’industrie de la presse de mode. Sur le publi-reportage notamment : les grands blogs de mode sont devenus des entreprises commerciales qui vivent soit de la publicité soit de reportages rémunérés comme dans le cas présent. C’est une bonne chose car comme le dit justement Garance Doré, cela crée des emplois. Installée à New York avec son compagnon Scott Schuman, créateur du blog The Sartorialist, elle est aidée depuis peu de deux assistantes. "Aux Etats-Unis, faire des affaires n'est pas une chose honteuse, explique-t-elle. Au contraire, on célèbre ceux qui créent des emplois." Cependant, contrairement à la presse classique qui publie des reportages promotionnels avec l’obligation d’insérer la mention « publi-reportage », les blogs pour l’instant ne sont pas soumis à cette obligation.

On peut légitiment se poser la question de la confusion entre publicité, journalisme et communication. De plus comment qualifier les blogs ? Sont-ils des espaces d’expression personnelle, des journaux on-line ou des agences de communication mettant en scène les produits de leurs clients en les étoffant de « posts » personnels. Une question difficile à résoudre puisque ce média est nouveau et qu’il ne faudrait pas étouffer ces nouvelles sources de revenus avec une législation trop contraignante. Cette nouvelle équation devra cependant nécessairement se résoudre dans les années à venir si la presse papier ne veut pas être désavantagée.