Haute couture : Margiela

Qu'elles soient motif d'une robe, couleurs, forme ou bien contour, cette saison les fleurs envahissent l'atelier Maison Martin Margiela. Le Liberty fait irruption dans cette ligne " Artisanal " printemps - été 2011. On retrouve le célèbre imprimé sur

une robe tissage en crêpe de soie et polyester ou une chemise en popeline de coton bleu clair. 69 heures de travail ont été nécessaire pour créer ce dégradé de tissus Liberty allant de l'uni au motif all-over découpés sur la chemise de manière à former des fleurs en volume.

Le coup de coeur de Fashionunited ? Une combinaison multi-matières (taffetas, lycra, coton, polyester, acétate). Des rubans sont rebrodés à plat et en volume selon un motif de pétales qui suivent un dégradé partant de la couleur chair à l'orange fluo en passant par le rouge : 106 heures de travail.

Retour en force du trompe l'oeil, signe distinctif de l'ADN de la griffe : le devant des silhouettes très travaillé s'oppose au dos épuré comme sur une robe cocktail longue devant et courte derrière. Un pantalon de cuir ajouré construit par moulage au mannequin avec différentes fleurs assemblées par des rivets métalliques crée un joli effet de tatouage.

Le bandana s'y invite aussi. Découpés en bandes pour former des boutons de fleur en taffetas de polyester sur une veste dans un camaïeu de jaune, rose et orange ou sur-teints et enroulés autour de tubes en ouate sur un pull à motif cachemire rappelant les torsades d'un pull irlandais.

Campées sur des escarpins à talon couleur peau et lunettes aviator over-size sur le nez, les mannequins ont arboré d'autres looks plus " gimmick " comprenant un immense col fourrure de fleurs composé de guirlandes ou le total look feuille de papier irisé, assemblée par des agrafes pour former plusieurs robes asymétriques qui n'est pas sans rappeler les femmes - fleurs (et leurs coiffes en papier cristallins) que John Galliano a remises au goût du jour lors du défilé Haute couture automne - hiver Christian Dior. Enfin, moins travaillé, ce modèle (le dixième et dernier passage) n'a nécessité que trois heures de labeur.

Depuis ses débuts en 1998, les " blouses blanches chirurgicales ", ces petites mains de la Maison Martin Margiela récupèrent et apportent leurs soins aux textiles, aux accessoires, aux objets neufs ou usagés afin de les transformer en vêtements uniques. Chaque pièce est en effet travaillée entièrement à la main à l'atelier rue Saint Maur dans le 11è arrondissement.

Le temps nécessaire dédié à chaque pièce et la difficulté de trouver la matière première utilisée étant très importantes, les quantités produites sont très limitées. Chaque assemblage est ainsi unique de par la diversité des matières qui le composent.

Photos : Maison Martin Margiela Haute couture PE 2011