Hugo Boss s'excuse pour son passé obscur

Pourquoi l'antisémitisme redevient à la mode ? Dans son essai dédié au sujet (éd. Le Cerf, 1998), le sociologue Français, Yves Chevalier tente de donner une réponse à ce curieux phénomène qui domine les titres de l'actualité mode depuis le

début de l'année : " l'antisémitisme serait un mode régulateur des situations de crise, processus cathartique par lequel un système donné répond à des perturbations en en transférant la responsabilité sur une victime expiatoire."

Mode et antisémitisme, les médias et les maisons d'édition n'hésitent pas à employer ce mélange explosif pour faire vendre, un nouveau jeu qui consiste à " dénoncer et faire honte " les grosses pointures de la mode. Après les déboires de John Galliano et les accusations antisémites du livre « Sleeping with the enemy, Coco Chanel's secret war » contre Gabrielle Chanel, soupçonnée de collaboration avec les nazis, c'est au tour de la maison Hugo Boss de se faire pardonner auprès de la communauté juive.

Cette semaine, la marque de luxe allemande a en effet présenté des excuses pour le travail forcé effectué dans une usine de fabrication d'uniformes pendant la Seconde guerre mondiale.

Dans une annonce mise en ligne sur son internet, la maison exprime ses " profonds regrets à ceux qui ont été maltraités ou ont enduré des sévices dans l'usine dirigée par Hugo Ferdinand Bosss sous le régime nazi ".

Un nouveau livre financé par Hugo Boss, intitulé Hugo Boss, 1924-1945 explique comment Hugo Ferdinand Boss, le patron d'une usine dans le sud de l'Allemagne, avait employé une main d'oeuvre forcée. Le fondateur de la maison s'était inscrit au Parti national socialiste (Nazi) en 1931. Les commandes d'uniformes provenant du parti fondé par Hitler lui ont permis d'échapper à la faillite.

Hugo Boss avait employé 140 travailleurs forcés, pour la plupart des femmes et 40 prisonniers de guerre français.

Photo : Hugo Boss