IFM : la parole est aux professeurs (V)
By FashionUnited
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professionnels ayant une véritable activité au cœur de l’industrie de la mode. Cinq portraits originaux pour cinq établissements !
Nous
FashionUnited: Comment êtes-vous arrivée à l’enseignement et quelle est votre fonction au sein de l’IFM ?
C’est à la suite d'une intervention au cours d'un workshop (dirigé par David Herman) de création de magazine que Francine Pairon (ex directrice du master Création dont elle est l'instigatrice) m’a proposé d’intervenir à l'année à l’IFM, à la demande des étudiants. Aujourd’hui j’y enseigne depuis 4 ans avec des horaires variables. Mon rôle ici est d'aider les étudiants à définir leur univers créatif et à développer leur capacité à communiquer leurs projets.
En quoi consiste cet intitulé de « Communication » au sein de l’IFM ?
Cela recoupe plusieurs points. Il y a d’abord un premier workshop où chaque étudiant doit définir son univers créatif. Leurs parcours sont très variés — certains ont déjà une marque, d’autres ont travaillé au sein d’un studio. Puis, tout au long de l’année, j’interviens en suivant l’ensemble des autres workshops pour que chacun puisse développer sa vision et l’expliquer à différents professionnels. Enfin, il y a la création d’un portfolio en fin d’année, incluant les projets réalisés au sein de l'IFM, présentés devant différentes audiences (professeurs, professionnels, chasseurs de têtes).
Quel discours tenez-vous sur l’industrie de la mode ?
Quelles réflexions menez-vous dans vos workshops?
Je crois que la priorité quand on veut travailler dans la mode et d’en avoir une grande connaissance historique et actuelle, mais pas seulement, car la mode est partout. Il faut lire, avoir un regard transversal, être connecté à l’actualité de façon globale. Il faut aller plus loin que regarder les défilés sur Style.com ! On ne peut pas aujourd’hui penser une collection sans s’interroger sur sa clientèle finale, sa signification, son apport à la mode… Il y a eu une période où certains créateurs ou couturiers travaillaient comme des artistes, parfois presque en vase clos. Cela ne peut plus exister aujourd’hui.
Que pensez-vous des écoles de mode aujourd’hui, en avez-vous fait une ?
J’ai suivi une double formation afin de pouvoir travailler dans la communication de mode. J'ai d’abord étudié le graphisme à l’Ecole Estienne, puis j’ai obtenu un DSAA mode et environnement à l’Ecole Duperré. Concernant les écoles, elles sont peut-être avant tout le moyen de développer un réseau, et c'est un merveilleux ferment d'émulation, mais je ne pense pas qu’elles aient vocation aujourd’hui à apprendre un métier. Les étudiants vont acquérir leurs compétences sur un terrain réel et professionnel, avec des stages, des ateliers. Un des avantages de L’IFM est l'ensemble de ses partenaires (ndlr : Chanel, Celine, Louis Vuitton, Christian Dior…). Les collaborations avec les marques sont très concrètes et certaines aboutissent sur un emploi. L’école est un prétexte, je trouve, et l’expérience s’acquiert sur le terrain. D’ailleurs, je me considère plutôt comme un coach que comme un professeur, je suis là pour ouvrir l’esprit par la discussion et par le partage. Il faut être conscient de pourquoi l’on fait une école. Etre scolaire n’a pas de sens. Plus que jamais de nouveaux métiers émergent qui n’ont pas d’intitulés de poste précis. Cela ne s’enseigne pas, mais s'invente. L’étudiant doit plus que jamais être prospectif !
Céline Vautard
Photos : Portrait d’Alice Litscher, L’IFM de nuit et le travail de recherche d’un élève.
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