Josse et Lins, consacrés par la chambre syndicale

Le Comité de direction de la Chambre syndicale de la haute couture s’est réuni le 7 janvier 2011, et a élu les maisons Christophe Josse et Gustavo Lins comme nouveaux membres permanents ce qui leur confère désormais l’appellation: « Haute Couture ».

Après des études d’histoire de l’art, Christophe Josse rentre chez Louis Féraud qu’il assiste pendant trois ans. Il intègre le studio de Haute Couture de la maison Torrente ou très vite il devient le premier assistant de Rose Torrente-Mett, puis son Directeur de Studio.

Après le départ de la créatrice en février 2003, il assumera seul la direction de la collection Haute Couture. Christophe Josse quitte la maison Torrente en 2004. Depuis Juillet 2005 il présentera ses collections Couture sous son propre nom.

Pour sa neuvième collection couture automne - hiver intitulée " Fausse Innocence ", Christophe Josse présente des silhouettes à la taille prise, à la poitrine mise en valeur, à l’épaule volumineuse « montée » en un souffle, allusions 1900, inspirées de L’innocent de Visconti (voir ci-contre la photo d'une mini-robe en astrakan).

A travers les coupes et les matières somptueuses, Josse multiplie les les clins d'oeil à la Belle époque : fourrure d'astrakan bouclée teinte brume, broderies d’écailles et plumes d’autruche, gaze, mousseline plissée, damas noir, velours bleu nuit...

Mais malgré autant de références historiques le créateur souligne la contemporanéité de la collection : " Les lignes, les détails, la construction des vêtements sont ceux d’aujourd’hui. Un corset soutient la taille mais assoupli pour permettre des mouvements aisés. Peu d’entoilage et de doublure pour des robes souffle, légères, au volume provenant uniquement de la « main » cassante, voluptueuse des étoffes. Néanmoins la silhouette existe, dessinée, au contour précis. Ecrin à la sensualité quintessencielle de Laura Antonelli. Mais pour une femme libre, comme l’était la Duse, comédienne rivale de Sarah Bernard et passion de Gabriele d’Annunzio, " explique le couturier.

Gustavo Lins, ex-architecte devenu sculpteur de la mode a fait ses classes chez Jean-Charles de Castelbajac, Louis Vuitton, Kenzo, Agnès b., Jean Paul Gaultier, John Galliano, Guy Laroche ou encore Lecoanet-Hémant. À la quarantaine, il décide de créer sa propre griffe.

« J’ai vraiment le sentiment d’exprimer l’esprit de l’architecture à travers le vêtement. A distance, c’est un objet. Porté, ça devient un espace. Je le construit, mais c’est la personne avec son esprit, son intelligence et sa personnalité qui l’occupe », affirme le couturier bréslien.

Le style Lins ? Coupe précise et matières naturelles comme le coton, la laine, la soie, le lin, le cuir et la fourrure ou des matières dites masculines. La couleur reste au second plan : une palette restreinte de noir, de gris et de bleu marine agrémentée de touches vives.

En 2010, Gustavo Lins a signé un contrat de licence avec l’industriel belge Marc Gysemans (fabricant pour Kris Van Assche) pour la production des lignes féminines et masculines. Le créateur participe aussi au projet collégial de la maison Hermès qui vise à trouver de nouvelles ressources de développement valorisant les chutes de cuir et de soie.

Ces deux designers ont été « membre invité » dans le calendrier de la haute couture pendant de nombreuses saisons.

Christophe Josse présentera sa collection haute couture printemps - été lundi 24 janvier prochain à 11h30 au Palais de Toyko à Paris et l'Atelier Gustavolins défilera mardi 25 janvier à 16h00 au Studio Harcourt.

Photos : Christophe Josse AH 2010 - 2011 et Gustavo Lins AH 2010 - 2011.