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La fashion week masculine démarre sous de bons auspices

By FashionUnited

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Fashion

Mal

gré un froid glacial et un climat économique bien terne, la « fashion week homme » démarre aujourd’hui à Paris sous de bons auspices. Tout d’abord, les acheteurs sont revenus de Milan globalement satisfaits. Les collections italiennes,

toujours plus commerciales que les parisiennes, ont offert pour l’automne-hiver 2013-14 un mix apprécié entre la satisfaction du client et une recherche esthétique intelligemment basée sur le travail de la matière. Question style, l’extravagance, qui a souvent décontenancé la gent masculine, a été mise en sourdine au profit de la subtilité.

L’
autre bon présage, c’est le message envoyé par PPR avec l’acquisition de la maison du jeune designer écossais Christopher Kane. Cela faisait plus de dix ans que l’un des deux principaux groupes se partageant la planète mode (l’autre étant LVMH) n’avait pas investi dans un jeune label. La mode, si prompte à se rassasier de symboles, y verra forcement le signal de départ d’une nouvelle ère dans laquelle les nouveaux noms ont une place à se faire.

Dans les faits, cette première matinée de fashion week masculine semble pour l’instant conforme à ces deux présages. Beaucoup de jeunes créateurs au programme, notamment Guillaume Henry pour Carven qui continue de charmer la fashion sphère avec son vestiaire nostalgique, puis Julien David, français installé au Japon, lauréat de la bourse de l’Andam, qui présente pour la première fois sa collection homme sur podium, Pierpaolo Piccoli et Maria Grazia Chiuri, les deux designers italiens qui se sont donnés pour mission de poser les bases d'une version plus urbaine de la mode masculine de Valentino mais aussi quelques belles surprises parmi les challengers.

Titi
Kwan, le créateur de Alibellus + semble avoir un rapport viscéral à la matière. On apprend d’ailleurs plus tard que pendant son enfance dans un quartier modeste de Hong Kong, il dormait souvent sur des rouleaux de tissus dans l’atelier de son père qui était tailleur. Son travail sur la matière est impressionnant : soie gainée de plastique, coton et laine transfigurés par la découpe, tulle brodé de fil métallisé, polyester étiré ou irisé, motifs matelassés d’une technologie complexe ; le tout est au service d’un vestiaire qui nous plonge dans le Paris des eighties, des bains douches et de la piscine Deligny. Cette collection est peut-être le souvenir d’un traumatisme visuel (Titi Kwan a été catapulté à quinze ans, au début des années 80, sans sas de décompression, de Hong Kong au 14e arrondissement parisien) mais la réinterprétation de ces fantômes stylistiques, parfois très littérale, regorge d’astuces et de trouvailles qui suscitent l’intérêt.

Même travail de matière bien senti pour la marque Y.Project by Yohan Serfaty. Le créateur marocain, installé à Paris, présente une belle recherche sur les cuirs et ses finitions en utilisant par exemple du kudu, une antilope africaine ou du cerf ; il propose des mélanges laine et lin au toucher très sec et cassant, sur-teint des matières techniques. Certaines étoffes, cent pour cent coton hésitent entre le papier plastifié et le Barbour. Le contre collage d'aluminium que le créateur a déjà utilisé avec le cuir s’applique cette fois-ci à la laine. La collection, baptisée Chairman, se focalise sur l’uniforme et sa fonction dans la hiérarchie sociale. Les tailles sont marquées par de larges ceintures, sur des vestes, manteaux ou parkas qui vont parfois jusqu’à l’over-over-size. Des volumes amples qui respectent, et même valorisent les subtils mélanges zibeline, cachemire et soir de certains pulls, cos roulés et cardigans.

Photos : Alibellus + et Y. Project by Yohan Serfaty









Alibellus
Mode a Paris
Mode Masculine
Titi Kwan
Y project by Johan Serfaty