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La Haute-Couture s'allie au sport

By FashionUnited

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“La Haute-Couture, ou ce qu’il reste d’elle, est un écosystème fragile contraire aux goûts et habitudes modernes, peuplé de créateurs ancrés dans le passé”, écrivait le New York Times. Le journal considérait que la beauté des robes primait sur la fonctionnalité et le confort et que les créations

–proche des œuvres d’art- s’éloignaient des temps actuels. « La plupart des femmes ne font pas attention à la Couture, et ce n’est pas une question d’argent –les vêtements sur mesure ont toujours été très chers- mais c’est parce que les marques ne donnent pas de motif réel à leur public pour les suivre de près », ajoutait l’article.

Mélanger
les genres pour survivre et s’adapter au marché

Beaucoup ont pensé que la Haute-Couture devait être supprimée dans un monde qui n’avait plus besoin de démonstrations artistiques…D’autres pensaient à rénover ses traits définitoires. Quatre ans plus tard, elle vit un moment de récupération (raison pour laquelle Armani a lancé une ligne Haute-Couture et Versace a repris son activité), mais aujourd’hui, au lieu de voir des robes ultra complexes accompagnées de chaussures difficilement portables, on retrouve sur les podiums des sneakers Dior ou des « running » de Chanel pour compléter leur élégantes tenues. La réforme du secteur le plus conservateur de l’industrie s’est fait brusquement. Et sa clientèle l’en remercie probablement.

“Je pense qu’il est temps de faire une couture plus libre”, disait Raf Simons à la clôture de son dernier défilé. Le créateur belge, directeur artistique de Dior, en a déconcerté plus d’un. Rien à voir avec le génie et l’esthétique extrême de John Galliano, les créations de Raf Simons puisent dans le rationnel et le minimalisme. Les chiffres témoignent de son succès : les ventes de Dior Couture ont augmenté de 24 pour cent depuis son incorporation à la société. Il a réussi à faire défiler des mannequins –habitués aux talons vertigineux- avec des chaussures plates et sportives.

Mardi dernier, Lagerfeld présentait des sacs banane et des sneakers portés avec les mythiques tailleurs de Chanel. Et bien que le créateur dise haut et fort « celui qui s’achète un survêtement a perdu le control de sa vie », en réalité il défend les lois du métissage des genres pour une femme active : robes fluides, vestes à poches et chaussures plates. C’est pour lui d’une évolution naturelle de la maison Chanel.

Le marché de la mode développe aujourd’hui une macro-tendance globale au sport qui inonde les rues et les podiums de prêt-à-porter pour le printemps prochain. La haute-Couture doit-elle se tenir à l’écart ?

Les temps ont changé depuis le règne de Galliano pour Dior ou encore McQueen pour Givenchy qui, dans les années 90 ont su restituer l’œuvre d’art à la couture, montant d’incroyables mises en scènes lors des défilés. « Je ne crée pas pour exister mais pour vendre”, a déclaré Bouchra Jarrar au magazine Business of Fashion, et qui récemment reçu l’appellation Haute-Couture. Avec un style réaliste, des créations qui réinterprètent le tailleur de façon artisanale, sa clientèle, comme celle de Dior, Chanel et les autres se trouve en Asie et au Moyen-Orient principalement. Des femmes qui veulent porter du « dernier cri » mais aussi du sur-mesure pour ne ressembler à personne d’autre.

Les chaussures de tennis et les sacs banane de Chanel, les sneakers fleuries de Dior ou les sandales plates de Zanini pour Schiaparelli sont sans doute nécessaires pour la survie de ce secteur centenaire. Bon nombre sont ceux qui se sont lancés à mélanger les styles, comme Vivienne Westwood, qui a su faire de la fièvre du fitness des années 80 une activité rentable ou encore Marc Jacobs qui avait emprunté le sweatshirt et le jean portés sous de complexes vestes à sequins….

Photos: Dior, Chanel SS14

(ASC)

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