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La Redoute « en état d’abandon » ?

By FashionUnited

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Que va devenir la grande maison roubaisienne et ses 2500 salariés en CDI ? Difficile d’offrir une maison en mariage quand son PDG ne la regarde plus avec amour. Car si la vente de La Redoute a commencé officiellement en mars 2013

avec l’objectif affiché de trouver un repreneur d’ici la fin de l’année, M Pinault n’a jamais caché - depuis qu’il a repris les rênes de l’empire de son père en 2005 - que la distribution, socle historique de PPR (Pinault Printemps La Redoute) n’a jamais fait partie de ses objectifs exclusivement centré sur le luxe (Gucci, Balenciaga, Saint Laurent, Bottega Veneta etc) et le lifestyle (Puma). En changeant de nom pour se nommer aujourd’hui Kering, le principal concurrent de LVMH a prouvé qu’il voulait définitivement effacer la Redoute de ses gènes.

Quitte
à brader l’avenir de ses salariés? Certains salariés le craignent. Pour Jean-Claude Blanquart délégué CFDT : « Les salariés pensaient que leur travail, pendant des années, avait donné une valeur à l’entreprise. » Mais la perspective d’une cession à l’euro symbolique avec prise en charge des frais par Kering laisse un goût amer. « Pinault a pompé le sang de cette entreprise pour financer ses activités dans le luxe et là, il paye quelqu’un d’autre pour faire le sale boulot » ajoute Fabrice Peeters, délégué CGT

Malgré un chiffre d’affaires qui dépasse le milliard d’euros , La redoute doit aujourd’hui convaincre sur son potentiel de croissance. Ses ventes ont reculé de 10 pour cent en 2012, à 1,11 milliard d'euros, dont 60 pour cent à l'étranger et le Vépécéiste a enregistré une nouvelle perte de plusieurs dizaines de millions d'euros l'an passé après être déjà tombé dans le rouge en 2011. Or pour les salariés, c’est Kering qui est responsable de cette baisse puisque la chute des ventes serait liée au plan de redressement de la rentabilité lancé il y a dix huit mois par le cabinet Mc Kinsey. Le cabinet avait préconisé des coupes drastiques à tous les niveaux, y compris sur le poste des investissements commerciaux. Or, La redoute qui employait 5.000 salariés en 2008 (son effectif a diminué de moitié en cinq ans à la faveur de plusieurs restructurations) a au contraire besoin d’investissements importants en informatique comme en logistique, et non pas d’être dans « un état d’abandon » estiment les syndicats.


Le repreneur : un industriel ou un fonds d’investissement ?

« Qui est le repreneur ? On ignore si c’est un industriel ou un fonds d’investissement, s’il a sa logistique, une organisation du travail différente de la nôtre. Il y a des tas de paramètres qu’on n’aura que mi-novembre, quand le nom du repreneur sera annoncé », déplore Jean-Claude Blanquart. On sait d’après une source proche du dossier que trois candidats à la reprise, fonds et industriels, ont souhaité avoir des informations complémentaires avant de soumettre leurs offres définitives, attendues dans les prochains jours. Le fonds HIG Capital figurerait parmi les repreneurs potentiels, tandis que, selon le magazine Challenges, le fonds Opcapita et le groupe immobilier Altarea Cogedim, repreneur du site Rue du commerce seraient également intéressés. Ce qui est certain c’est que La Redoute sera un dossier de restructuration. Une affaire où il faudra retrouver de la profitabilité et réduire les coûts.

Des incertitudes et des inquiétudes qui ont amené 500 salariés de la société à manifester aujourd’hui, à l’appel d’une intersyndicale CFDT, CGT, Sud depuis le site industriel de confection des colis de la Martinoire, à Wattrelos, jusque sous les fenêtres du siège social à Roubaix. Depuis que le groupe de luxe a confirmé le 11 octobre qu’il était prêt à recapitaliser l'entreprise à hauteur d'au moins 300 millions tout en affirmant que La Redoute serait cédée pour un euro symbolique, les syndicats estiment que Kering est en mesure de demander au repreneur des garanties pour que ces financements soient bien utilisés, et pour que les salariés ne subissent pas un autre plan social dans les années qui suivent.

Du coté de Kering, on nie que La Redoute soit laissé dans un état d’abandon. “La Redoute est un des leaders du e commerce en France et une des rares entreprises de la VAD à avoir réussi la mutation de son modèle commerciale vers le web. Pour autant elle doit continuer à se transformer” indique un porte-parole du groupe. Epaulée par Capgemini, la société a par exemple décidé de se doter d'une politique de gestion de la relation client multicanal et de se tourner vers l'application de CRM d'Odigo pour booster son taux de transformation sur le web. Avec l’objectif de mieux accompagner ses clients et prospects pendant leur navigation. Grace à une interface unique, les clients et prospects de La Redoute auront désormais la possibilité d'être mis en relation avec un conseiller non seulement par téléphone, mais aussi via les nouveaux canaux tels que le chat, l'email et le webcallback.
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