Laurence Xu, un chinois sur la scène parisienne

Même en travaillant dans la haute couture, la plupart des grands couturiers chinois vendent principalement leur création dans leur pays d’origine, notamment grâce au pouvoir d’achat de la clientèle locale. Pourtant, Laurence Xu fait l’exception. Le 4

juillet dernier, il présentait son premier défilé à Paris et devenait ainsi le deuxième créateur chinois à rejoindre la scène de la haute couture à Paris, après Ma Ke.

À la fin de ses études universitaires, Laurence Xu, qui portait à l'origine le nom Xu Jianshu, est parti poursuivre ses études à Paris à l'École nationale des Arts et Métiers de Chine. Fort d’un parcours atypique- et comparé aux autres créateurs chinois, il n’a jamais participé à une semaine de la mode en Chine- il a été invité par un grand nombre de personnalités à leur créer des robes pour leur défilé, ainsi que les costumes de Jiang Wen dans son film Le Soleil se lève aussi.

« Il est naturel d’intégrer notre patrimoine dans nos créations »

Son premier défilé à Paris lui a donné l'occasion de s’exprimer avec une collection pleine de des motifs de dragons et de fleurs, de broderies ou de franges : une série empreinte de la culture traditionnelle chinoise.

Dans la plupart de ses créations, Laurence Xu a utilisé le Yunjin de Nanjing, une étoffe de soie considérée comme un trésor national chinois et dotée d'une histoire de 1 600 ans, classée au patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Le défilé, qui a débuté avec la présentation de robes aux motifs de dragons et terminé sur des « rameaux de perles », montre comment Laurence Xu a réalisé la transition du concret à l'abstrait avec des éléments chinois.

« Le dragon et le phénix sont des porte-bonheur traditionnels chinois, il est tout naturel que je cherche à intégrer ces éléments dans mes créations. », explique-t-il.

Un nom chinois à la Fédération française de la couture?

Après Ma Ke, c’'est la deuxième fois qu'un styliste chinois est présenté sur la scène parisienne de la haute couture. Ce défilé -lancé par Fashion Life, représentant chinois de la Fédération française de la couture, du prêt-à-porter, des couturiers et des créateurs de mode- inaugure également un projet quinquennal consacré à la haute couture chinoise.

Le membre du Conseil d'administration de Fashion Life, Zhao Qian, espère faire figurer un jour le nom d’un styliste chinois sur le registre de la Fédération française de la couture. « La haute couture est entrée dans une période prospère en Chine. Beaucoup de créateurs ont fait leur apparition et les consommateurs ont des goûts de plus en plus individuels. Cela marque un point de départ tout nouveau pour la haute couture chinoise, et annonce une nouvelle ère de l'âge de la haute couture. »

Photos: Laurence Xu / Défilé FW 2013