• Home
  • V1
  • Fashion
  • Le bijou fantaisie tendance couture, une niche en pleine expansion

Le bijou fantaisie tendance couture, une niche en pleine expansion

By FashionUnited

loading...

Scroll down to read more
Fashion

Certains sont déjà des stars, d'autres pas encore. Entre l'univers de la mode et celui du luxe, installés sur une niche en pleine expansion, les créateurs de bijoux fantaisie de haute facture foisonnent, mêlant les matières et attirant des clientes de tous horizons. De France et d'ailleurs,

ils sont nombreux au salon Bijorhca, l'une des références dans le secteur de la bijouterie, dont la nouvelle édition s'est ouverte vendredi Porte de Versailles à Paris avec plus de 500 exposants. Leurs produits sont originaux, parfois détonnants. Certains pourraient aisément défiler sur les podiums de la mode et de la couture.


Ils s'appellent Manuela Zanvettori, Carlo Zini, Philippe Ferrandis, Les Néréides, Viveka Bergström, Lavish... mais aussi Vilaiwan, Thomas V., Rocio Porres, Aramez, Bruno da Rocha, Boks & Baum... "Les Français figurent parmi les plus créatifs en matière de bijoux fantaisie, mais il y a aussi les Brésiliens, les Espagnols, les Italiens, les Américains ou les Japonais, par exemple", relève Richard Martin, le directeur adjoint et directeur artistique du salon Bijorhca.

La tendance des six ou sept dernières années est double, dit-il, "soit du minimalisme en métaux précieux" avec de la mini-joaillerie, des micro-diamants, des chaînes fines en or et en argent, de petits motifs..., "soit du maximalisme en bijoux fantaisie", avec de grosses pièces. "John Galliano a fait du bien à la profession" en lançant ses gros colliers girafes pour Dior il y a quelques années, "cela a eu un effet d'entraînement", dit-il.

Coco Chanel, la pionnière

Le coeur des ventes de la bijouterie fantaisie, ce sont les pièces de moyenne gamme, entre 80 et 250 euros environ. Dans la fantaisie haut de gamme, où le travail est bien souvent fait à la main, un collier peut se vendre plus de 1.000 euros. "Celui-ci, très couture, coûterait 1.800 euros", explique sur son stand Alma Godolé, de l'Atelier Godolé. "Il est orné de fleurs entièrement faites en crochet et représente une vingtaine d'heures de travail. Je l'exposerai en octobre à New York au musée des Arts et du Design", dit la créatrice. La clientèle pour de telles pièces est de plus en plus nombreuse. "La fantaisie attire des femmes qui s'habillent chez Chanel comme chez Zara", relève Richard Martin. Coco Chanel, en son temps, fut d'ailleurs une pionnière du bijou fantaisie de luxe, avec ses faux rangs de perle. Aujourd'hui, alors que les femmes composent leur style vestimentaire en mixant les produits et les marques, "il y a encore plus de passerelles qu'avant entre le luxe et le bijou fantaisie haut de gamme", estime Richard Martin.

Porcelaine, plumes, python...

L'offre est abondante et variée. On reconnaît les bijoux Skalli, Scooter, Satellite... Mais dans les allées du salon Bijorhca, on trouve aussi des mélanges de cuir chez Royal Blush (Suisse), de longues plumes chez Ruby Feathers (Canada), de la porcelaine chez Vesna Garic (France), du velours allié à des perles et du python chez Maodun (France), des feuilles d'or, du lurex (fil textile d'aspect métallique) et du verre soufflé de Murano chez Manuela Zanverotti (Italie), des perles de verre en forme de baguettes et brodées sur cuivre chez Lavish (Brésil), ou encore des perles de bronze et du cristal chez Dori Csengeri (Israël).


Qui achète? Des Françaises, des Américaines, beaucoup de Japonaises, des Italiennes... Les créations spectaculaires de l'Américain d'origine thaïlandaise Joe Vilaiwan, en onyx, cristal et oeil de tigre notamment, attirent du monde sur son stand. Ce créateur de 37 ans explique s'être lancé en 2005. Il fabrique à Los Angeles, vend ses bijoux entre 200 et 4.500 dollars pièce et a réalisé un chiffre d'affaires d'un demi-million de dollars l'an dernier.

"Longtemps, les bijoutiers traditionnels n'ont pas voulu entendre parler des bijoux fantaisie. Aujourd'hui le cloisonnement commence à s'effriter et les bijoutiers commencent à lorgner là-dessus. Parce qu'ils vendent moins qu'avant et qu'il faut capter du chiffre d'affaires...", constate Frank Robbez-Masson, PDG de l'un des principaux fabricants de bijoux français, Marcel Robbez-Masson.

Audrey Kauffmann, AFP

 

BIJORHCA