Le combat des salariés de Virtuose
By FashionUnited
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Seulement
"J'ai décidé d'engager la parole du gouvernement dans cette affaire: nous souhaitons que le mandataire liquidateur change sa méthode, que les créanciers fassent évoluer leurs revendications" a clamé le ministre lors d’une visite éclair ce vendredi des machines maintenues sous séquestre. Une visite visiblement appréciée par les 200 personnes venues l’acceuillir dont des élus comme le président du conseil régional UMP Philippe Richert et le conseiller général PS du Haut-Rhin Pierre Freyburger. L’image est parfait, le symbole fort. Un couple en costume traditionnel alsacien lui offre un kouglof et une bouteille de vin d'Alsace, en grosses lettres capitales"Made in France" et "Montebourg avec nous" se détachent sur des pancartes. Il est vrai qu’il est très rare qu'un membre du gouvernement s'autorise à dire ce qu'il pense d'une décision de justice.
« Maintenant nous allons rassembler tout le monde pour une solution constructive, et y compris le liquidateur », annonçait d’emblée le ministre à son arrivée sur le site en soutenant fermement un candidat à la reprise de l'entreprise, l'entrepreneur alsacien Pierre Schmitt. "Nous avons confiance en vous parce que vous avez des résultats sur d'autres dossiers qui auraient dû convaincre la justice ». Sauf que la justice n’est pas de cet avis puisqu’elle n'avait pourtant pas jugé les offres de M. Schmitt suffisamment sérieuses pour éviter une liquidation.
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"Je crois qu'il était nécessaire qu'on rebatte les cartes et qu'on ne laisse pas filer la procédure", a poursuivi le ministre après avoir visité l'usine, je ne souhaite pas que ces machines partent d'ici ". "Il est toujours possible de reprendre une société après sa liquidation", a-t-il remarqué. "Les machines proposées à la vente aux enchères aujourd'hui vont servir à alimenter une concurrence déloyale hors du territoire national que nous n'acceptons pas", a-t-il encore dénoncé.Sa formule : une vente de gré à gré en faveur de cette opération de reprise mise sous protection du gouvernement. La semaine précédente, des anciens salariés, épaulés par des sympathisants, avaient bloqué la vente publique des machines de la société, provoquant son annulation. Selon le liquidateur judiciaire de l'entreprise, Me Philippe Froehlich, beaucoup d'acquéreurs étrangers étaient intéressés par la reprise des 74 machines.
« Cela fait plus de six mois que nous nous battons avec énergie et espoir pour éviter que notre entreprise à Hirsingue ne ferme et que notre outil de travail ne soit dispersé aux quatre coins du monde, indiquaient les salariés dans une lettre au ministre. Déjà, au cours du mois de juillet dernier, notre détermination nous a permis de livrer une commande de plus de 10 000 mètres de tissu à Marks & Spencer alors que l'accès à nos propres machines nous était interdit. La fermeture des entreprises traditionnelles, même dans le secteur de l'industrie textile, ne doit pas être une fatalité.
Le jeudi 10 octobre, des anciens salariés de l'entreprise épaulés par des sympathisants, avaient bloqué l'accès de leurs locaux à Hirsingue pour empêcher d'éventuels acquéreurs de voir leur outil de travail. 10 jours plus tard, ils étaient à Reiningue pour empêcher la vente publique des machines de la société. Finalement, le liquidateur judiciaire de l'entreprise avait décidé d'annuler la vente pour des raisons de sécurité, du fait des difficultés d'accès à la salle.
Arnaud Montebourg
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