Le jardin secret de Basil Soda

La nature et les éléments botaniques sont au coeur de cette collection d'une rare élégance. Le créateur libanais reste fidèle à son approche architecturale en s'inspirant de sculptures modernes de la fin du XIXème et du début du XXème

siècle, particulièrement les oeuvres de Thomas Heine, Pierre Roche, Jacob Epstein et Maria Martins. Ces créations couture reflètent " les conflits entre le fond et la forme, les tiraillements du bien contre le mal, de l'homme face à ses propres désirs contre les interdits ".

Des feuilles de couleur ocre et crème sont ainsi finement appliquées sur de la dentelle " à la française ". Les vestes de couleur taupe se recouvrent de folioles bleu ciel et ton sur ton, et semblent refleurir de leur base satinée. La femme sirène est revisitée en écailles crème telle une peau de reptile articulée. Des ovales cellulaires taupe se superposent en mille-feuilles de satin de soie or vif.

Côté accessoires, effets d'ossements comme sur des manchettes patinées, viennent parfaire la série de silhouettes longilignes et vaporeuses à dominant bleu, cyan et vert rappelant la grace des oiseaux ou la beauté des arbres à branches entrelacées comme cette robe longue jaune moutarde agrémentée de dentelle.

Quel est le secret de survie de la maison Basil Soda ? De l'engrais ? " D'abord, au Liban nous avons vraiment de la chance d'avoir autant d'excellentes petites main pour faire de la haute couture. Elles constituent l'épine dorsale de notre activité qui est très appréciée à l'heure actuelle par les marchés américains, russe et chinois. Les dépenses des chinois, favorisées par un fort pouvoir d'achat ne sont pas négligeables ", explique cet homme solaire qui s'intéresse autant à la croissance économique chinoise qu' au sort de notre mère nature.

Photos : Basil Soda Haute couture printemps été 2011.