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Le magazine ELLE est-il un navire qui coule ?

By FashionUnited

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Une semaine bien mouvementée agite la presse française. La presse féminine tout d’abord. Se porte-t-elle si mal pour qu’un de ses fleurons - à savoir le magazine ELLE - soit obligé de se séparer de celle qui a fait les beaux jours de l’hebdomadaire depuis maintenant plus de 10 ans ? En effet,

face aux rumeurs persistantes concernant le départ programmé de Valérie Toranian, directrice de la rédaction depuis 2002, les journalistes et les salariés du magazine ont demandé à la direction du groupe Lagardère Active si oui ou non, la journaliste allait être remplacée : la non-réponse de la direction dit tout puisqu’elle n’a pas démenti ce départ.

Selon le Monde, Denis Olivennes, patron de la branche médias de Lagardère qui détient le magazine, décrirait le titre «comme un magazine qui coule, l’invitant à se réinventer ». Que disent les chiffres ? Le féminin se situe légèrement sous les 350 000 exemplaires par semaine au premier semestre 2014. Les ventes atteignaient 370 000 en moyenne en 2013 et 380 000 en 2012. Une baisse incontestable donc mais que le magazine Le Point (dont le directeur Franz-Olivier Gilbert est le

compagnon de Valérie Toranian) demande à relativiser puisque d’après ses calculs, la plupart des titres des presses ont reculé de plus de 10 pour cent sur les 12 derniers mois.

Dans tous les cas, les équipes de l’hebdo soutiennent visiblement la future ex directrice de la rédaction. Le 11 septembre, après le vote d’une motion de défiance à l’encontre de leurs dirigeants, elles ont rédigé le communiqué suivant : « "La méthode brutale avec laquelle la directrice de la rédaction Valérie Toranian est écartée, les suppressions de postes consécutives au plan de sauvegarde de l'emploi, les convocations sauvages des assistantes dont les postes ont été supprimés, le constat dramatisé de la situation de ELLE (print et Web) - qui s'en sort pourtant beaucoup mieux que ses concurrents face à la crise -, l'absence de stratégie éditoriale de la part de la direction générale nous conduisent à exprimer notre défiance vis-à-vis de celle-ci. »

Ce départ qui fait craindre pour certains une reprise en main mettant à mal l’indépendance éditoriale du journal serait dû pour beaucoup à Constance Benqué. Appelée par Arnaud Lagardère en 1999 pour présider Europe Régies (la régie publicitaire des médias audiovisuels du Groupe), Constance Benqué devint en janvier 2007, présidente de Lagardère Publicité, 3e régie de France, qui regroupe près de 700 collaborateurs. En janvier dernier, elle fut parallèlement nommée Directrice Générale de l’univers « Féminin Haut de Gamme » de Lagardère Active (ELLE, ELLE Décoration, ELLE à Table, Art & Décoration).

Mutation des quotidiens vers le numérique

La remplaçante pourrait être Françoise-Marie Santucci, rédactrice en chef du supplément de Libération Next. Si cette rumeur se confirme, Françoise-Marie Santucci quitterait le navire Libération au bon moment puisque ce lundi après-midi, la direction du quotidien a annoncé un « big bang » pour le journal. Un big bang aux allures de météorite dévastatrice puisqu’un tiers de effectifs sera supprimer, soit 93 postes (81 CDI et 12 CDD) dont une cinquantaine dans la rédaction. La rédaction sera unifiée entre papier et Web, les journalistes devront écrire des articles « à chaud ». Quant aux services traditionnels, ils seront réorganisés en "pôles multimédias" (Planète, Futurs, Idées, Pouvoirs, Tendances, Culture) qui auront chacun leur site en ligne. Le mensuel Next sera transformé et de nouveaux suppléments apparaitront. Un bouleversement jugé inévitable car le magazine qui perd 22000 euros par jour et qui été au bord de la faillite a été renfloué à hauteur de 18 millions d’euros apportés principalement par Patrick Drahi, le patron du groupe Altice (Numericable, SFR). Au même moment, le Monde présentait en comité d’entreprise un plan de mutation largement axé vers le numérique, mais sans suppression d’effectifs.

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