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Les 60 licenciements des 3 Suisses annulés

By FashionUnited

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Le conseil de prud’hommes de Roubaix, dans le Nord, a tranché : le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) de 3 Suisses France datant de décembre 2011 ainsi que les licenciements pour motif économique des anciens salariés, ont été

annulés. Dans la foulée, il a condamné 3 Suisses France, 3 Suisses International et la société Commerce BtoC à verser des indemnités pour licenciements nuls. Le groupe a été condamné à verser en moyenne entre 15.000 et 20.000 euros. Quatre personnes auront des indemnités autour de 100.000 euros et plus.

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Suisses International souhaitant se recentrer sur la vente par Internet, 149 employés avaient été licenciés lors de la fermeture des trente-cinq Espaces 3 Suisses en France en janvier 2012. Le jugement ne remet pas en cause les difficultés actuelles des 3 Suisses. « Ce ne sont pas les licenciements qui sont annulés. Le conseil a estimé qu'on aurait pu gérer différemment le Plan de Sauvegarde de l’emploi, et en conséquence on doit dédommager les salariés, affirme le porte-parole du groupe. Le juge a estimé qu'en matière de reclassement, nous n'avions pas fait assez, donc nous sommes condamnés à payer des dommages et intérêts aux 66 ex-salariés, allant de 12.800 à 155.000 euros".

Du cote des plaignants - essentiellement des femmes – leur avocat Me Fiodor Rilov se réjouit : "C'est la sanction la plus sévère que l'on pouvait avoir. C'était le jugement que nous demandions d'obtenir". Même cri de victoire pour Marie Lecomte, secrétaire de l'association Licenci'elles, qui regroupe des anciennes salariées. "On est soulagées parce qu'on reconnaît le préjudice qu'on a subi, c'était super important. Ça nous permet de relever un petit peu la tête, gagner nous permet de retrouver un peu notre dignité. Tout le monde est super content, m'appelle au téléphone, il y a des pleurs, il y a des rires". Sylvie Peeters, déléguée syndicale CGT et présidente de Licenci'elles renchérit : "Elles sont toutes ravies d'avoir combattu pendant deux ans pour obtenir gain de cause. Étant donné qu'elles sont éparpillées partout en France, ça a demandé beaucoup de courage, de la pugnacité et un vrai esprit solidaire pour qu'on puisse continuer le combat. Elle conclut : Il y a eu 850 licenciements dans le PSE et c'est autant de possibilités pour les autres",


Les 3 Suisses trouve refuge en Allemagne

Apres avoir cherché en vain un repreneur, la maison-mère allemande de 3 Suisses France, le groupe allemand de vente en ligne Otto, actionnaire à 51 pour cent du vépéciste via la filière 3Si, dont le siège social est situé à Croix dans le Nord, avait proposé à la famille Mulliez qui en détient 44 pour cent de 3Si, de racheter l’ensemble des activités d'e-commerce grand public du groupe. Cet ensemble regroupe Les 3 Suisses, Blancheporte et Becquet, mais aussi l'activité de services à l'e-commerce (Mondial Relay et Displeo). 1,3 milliard d'euros de chiffre d'affaires (sur un total de 1,7 milliard pour le groupe 3Si) et 6000 salariés. L’acquisition pourrait être bouclée à la fin de l’automne.

Pour la famille Mulliez - qui est aussi actionnaire d'Auchan, Décathlon et de Leroy Merlin entre autres, il s’agit d'éviter de participer à une recapitalisation des 3 Suisses réclamée par les banques allemandes et françaises. Le groupe 3Si est certes profitable mais l'enseigne 3 Suisses a perdu à elle seule 50 millions d'euros l’an passé. L’offre d’Otto serait donc, d’apres Denis Terrien, directeur général du groupe 3SI, difficilement refusable.

Otto est numéro deux mondial de l'e-commerce et leader sur le segment mode et décoration. En reprenant 100 pour 100 des activités d'e-commerce grand public du groupe 3Si, il hériterait aussi des difficultés des 3 Suisses. Il s’agira avant tout pour Otto d’intensifier la mutation vers l'e-commerce d’une enseigne qui, malgré les efforts entrepris depuis des années pour moderniser ses activités traditionnelles de vente à distance, a son modèle d'origine fondé sur le catalogue papier. Le groupe devra aussi continuer à développer des services complémentaires à l'e-commerce en marketing et production de contenus en s’appuyant sur le rapport de confiance qui exige entre la marque et les consommateurs.

En cas d'approbation de l'offre, la nouvelle entité serait dirigée par une structure managériale française, et la France deviendrait le deuxième marché d'Otto derrière l'Allemagne.

Hervé Dewintre
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