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Les grandes tendances tissus de l’été 14

By FashionUnited

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Fashion

L’équipe mode de Première Vision a subdivisé les tendances tissus de l’été 14 en trois grandes histoires.La première prend ses sources dans le mouvement primitif dont elle se débarrasse des clichés. C’est l’art premier schématisé, le tribal


stylisé: de l’ethnique contemporain sur un vêtement qui pourrait être conçu par un designer industriel. Exit l’informe, vive les volumes carrés ou arrondis, plutôt loin du corps, vive l’épure doté d’une richesse tactile, les draperies granuleuses, les surfaces frémissantes, les touchers sable, le brut orné.

Pour
la femme, cette tendance se traduit concrètement par des jacquards primitifs doté de puissants effets de lumière, des effets de tissages tout en relief, des cannages spectaculaires et précieux, des broderies et des guipures graphiques. Des gazes cotonnières assez épaisses largement actualisées par la couleur : exit les gammes de beiges de marrons. Des vestes imprimées sur des tweeds d’été se portent décalées avec jupes ou des pantalons au look franchement casual et aux nuances fraiches. Les crêpes s’imposeront aussi largement, extrêmement mats, au grain très visible, dans un emploi quotidien.

Pour l’homme, des volumes massifs, un peu inspirés du workwear, investissent le tailoring chic ou le costumé porté un peu trop grand (mais sans excès). Les mélanges lins, lins et laines s’imposeront de plus en plus en draperie (le 100 pour 100 est définitivement terminé) : la nature nonchalante du lin est maîtrisée son aspect est neutralisé par des tissages denses, des mélanges nets. On fera la part belle aux imprimés brouillés qui magnifient le minéral, avec des motifs de pierre par exemple. La chemise imprimée est de plus en plus présente, même pour la ville, chic avec de petits motifs éthnos très graphiques.

Pour
le casual, c’est un mélange entre une splendeur volumineuse pour le haut de la tenue et une fluidité menue pour le bas. Des vêtements comme s’ils étaient abrégés, raccourcis : les manches sont courtes, les jambes sont nues (jupettes pour les filles, shorts pour les garçons). L’offre de maille indigo est particulièrement riche cette saison : on pourra la travailler en délavage comme le jean. On a aussi du molleton épais, rustique, des textures spongieuses et on ne sera pas surpris de rencontrer des boutons rocailleux, à motifs fossiles ou en bois sculpté.

Une élégance mutante

Pour la femme, cette seconde histoire nous parle de sophistication précieuse, hybridée de synthétique, de crêpe sirupeux, de néoprène. Il s’agit ici de découvrir des passerelles insolites entre le sport et le glamour, entre synthétiques et naturels. La fluidité sera totalement renouvelée pour être sculptée, caoutchouteuse ; on aura des soies coulantes, des dentelles liquéfiées, des mailles fluides qui dégoulinent joliment sur le corps. Une silhouette toute en courbes, simple sans être banale, qui permet par exemple d’apprécier de nouveau la simplicité d’un t shirt sur un pantalon. Car on sent une main dans ce minimalisme où l’enjeu réside principalement dans la matière. L’influence de Raf Simons très certainement.

L’élasticité de la garde-robe sera explorée à grands coups de brillances gélifiées, de contrecollé luxueux, de plissés conçus comme des sculptures éphémères, d’ondulations organiques sur le bas des robes ou des emmanchures. Les décors inventent une faune et une flore imaginaire, des animaux bizarres, des chimères et autres créations numériques, des hybridations photographiques et picturales. Mêmes les dentelles ressemblent à des bactéries. En clair, on aimera tout ce qui est hybride et mutant, les assemblages, contre-collages et inductions hétérogènes : dentelle/néoprène, soie/plastique, granuleux/ ultra lisse.

Pour l’homme, la silhouette est élégante. Il y a incontestablement un esprit soierie qui s’impose saison après saison, avec des brillances et une fluidité au masculin.
Le chic est renouvelé avec l’influence des « scubas » qui s’immiscent aussi dans l’univers masculin, des techno chic qui s’approprie la souplesse caoutchouteuse des combinaisons de plongée, des draperies synthétiques avec tous les attributs de la noblesse, des vêtements ouvragés et façonnes enduits ou plastifiés. Des trench-coat et des manteaux auront des effets mouillés, comme des reflets aquatiques. Des flashes de couleur trancheront dans cet univers masculin, noir et sombre par le biais, par exemple, de polos colorés, ou plus radical, de chemises unies aux reflets laqués.

Le look casual sera celui des baroudeurs pacifiques, avec des indigos palis et, pour les filles, une prédominance de jeans coupés larges avec délavage nuageux, presque totalement décolorés. On aura une déferlante prévisible d' accents métallisés, d' effets opalescents, d' inductions mouillées, de luisances nacrées, de tweeds et lainages scintillants, de mailles swimwear irisées et pourquoi pas, de molleton pailleté un peu kawaï. On note aussi une référence aux seapunks qui revient souvent.

Un futur optimiste et innovant

C’est un thème de construction sans références au passé: une mode construite, légère surtout, épurée, à la fois simple et savante, avec une grande saveur colorée pour une vie urbaine, cool et qui ne renonce pas à la poésie.

Pour la femme, on travaillera beaucoup la transparence. Des translucides à superposer: gazes, organzas, organdis, mailles, voile, comme des calques, soyeux ou synthétique. A prescrire totalement, le vaporeux ou l' immatériel. Finie l’évanescence, le chichiteux : le vêtement est rigoureux, les synthétiques ont un toucher papier, les gaufrages sont discrets, les robes pliées ont des formes nettes et structurées, le tout dynamisé par des impressions multicolores ou des dégradés. Le coton est proprement lavé pour garder une fraîcheur colorée sur des pantalons un peu casual. Une silhouette féminine largement influencée aussi par la chemise d’homme pour construire des robes ou des jupes. On trouvera dans cette tendance, des accessoires perforés, emboutis, des étiquettes en découpe laser, des boutons en verre feuilleté multicolore, des zips transparents.

Pour
l’homme, le tailoring est très frais, graphique, avec l’idée de technologiques intégrées, de performances climatiques invisibles, pour un confort parfait même sous des climats très chauds. L’air de rien, ce vestiaire intègre des technologies ultra pointues, des cool max, des anti transpirants qui résistent aussi bien aux petites averses qu’aux grandes pluies d’été. Les chemises aussi font leur révolution technologique on les trouve en version maille. Des mailles fines, bloquées, qui permettent de confectionner comme en chaîne et trame, souvent enrichies de performance techniques. Des rayures évidemment - le point fort de la saison - mais aussi des petits dessins très discrets, miniaturisés, comme tracés à la pointe fine, et qui ne se distinguent que si on les scrute de très près. Les draperies coton sont impeccables et dessinent des costumes très aiguisés pour une vie quotidienne facilitée.

Le beachwear féminin, radical, surprenant, proposera des géométries toutes en superposition, loin des codes de l’exotisme et de l’exubérance colorée. On parlera plus volontiers d’ajourés, de dévorés, de guipures caoutchouteuses, de mailles polyamides comme des filets, de technicité, d’alvéolés, de mailles plastifiées, 3D, de nids d’abeilles, de jeu de semi transparences entre des ajourés graphiques.

Les points forts de la saison

En
quelques mots, pour la femme : beaucoup de crêpes et de fluides crêpes, plutôt mats. Les transparences et les ajourés : des transparences travaillées dans une idée de finesse ou même plus épaisses, avec des gazes. Pour l’homme, le lin est le nec plus ultra, mais le lin nouveau, raffiné, en mélange. Pour la veste et le costume, l’idée de finesse prédomine, avec une construction très légère, cotonnière ou synthétique dans laquelle se glisse parfois un poil d’extensibilité. On plébiscitera ce qui est très net, avec des plis bien cassants.

La couleur : point fort de l’été 2014. Dense, en bloc, en aplat, en brume, en contraste sur une seule pièce. Elle sera également très présente pour le casualwear qui sera globalement plus net, moins délavé. Et enfin, la rayure, toutes les rayures sur toutes les familles de tissus. Elles vont donner du peps, de la couleur, de la douceur, de la personnalisation à cet été 14. Les équipes de Première Vision y croit tellement qu’elles ont développé, sur le site web du salon, une application grâce à laquelle vos photos se customisent en couleurs et en rayures.

Photos : Première Vision SA : François Durand, Stéphane Kossmann, Kristy Sparow. Tissu Premier : Hervé Dewintre
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