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Luxe : pourquoi la Turquie ?

By FashionUnited

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haque année, le Comité Colbert, qui regroupe 75 entreprises exportatrices issues de 10 secteurs d’activités qui représentent ensemble l’art de vivre français, identifie de nouveaux relais de croissance, notamment parmi les pays appelés

« civets » (Colombie, Indonésie, Vietnam, Egypte, Turquie et Afrique du Sud). Le comité a publié cet hiver un rapport dans lequel la Turquie est considérée une nouvelle cible prioritaire pour le secteur français du luxe.

Une marge de progression importante

S
i actuellement la clientèle turque ne représente que 2% des ventes des maisons du comité (soit environ 640 millions d'euros sur un chiffre d'affaires combiné de 31 milliards), le marché pourrait décupler dans les dix ans qui viennent, grâce notamment à un taux de croissance économique compris entre 5% et 8% par an mais aussi grâce au pouvoir d'attraction d'Istanbul, devenue une importante plaque tournante du tourisme régional. Autre signal encourageant : l'économie turque présente de forts taux de progression depuis une dizaine d'années et le rythme s'est puissamment accéléré pour les marques françaises depuis deux ou trois ans car Istanbul est devenue une métropole régionale drainant la riche clientèle des pays du Golfe et des pays du Caucase (Arménie, Kazakhstan, Ouzbékistan).

« Le marché turc est certainement appelé à fortement progresser. Nous pensons qu'il pourrait doubler dans les dix ans à venir », a déclaré à Reuters Elisabeth Ponsolle des Portes, déléguée générale du Comité Colbert, en marge d'une conférence présentant les manifestations qui seront organisées en janvier 2013 à Istanbul pour promouvoir le luxe français. « La clientèle turque est aussi très informée et très éduquée avec un goût affirmé pour tous les domaines du luxe. Elle est aussi francophile et son pouvoir d'achat va
grandissant » a-t-elle ajouté.

Nicole Bricq plaidera pour le luxe français

Le Comité Colbert organisera en janvier plusieurs manifestations culturelles à Istanbul – il sera notamment le mécène de l'exposition qui se tiendra du 16 janvier au 16 mai 2013, intitulée "Modernité. Perspectives de Turquie et de France" sur les artistes des scènes des deux pays. Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur fera le déplacement pour l’occasion et plaidera auprès des autorités du pays pour une meilleure lutte contre la contrefaçon. Selon la chambre de commerce d'Ankara, la Turquie est le 2eme plus grand marché mondial de produits contrefaits.

Cinquante maisons du Comité Colbert sont présentes à Istanbul, le plus souvent en partenariat avec des distributeurs locaux. Elles s’installent plus volontiers rue Nisantasi, sorte d’avenue Montaigne turque, ou dans le luxueux centre commercial d'Istinye Park. Il faut également signaler deux autres immenses projets de "mall" qui ouvriront bientôt : en 2013 sur la rive européenne de la ville et en 2015 du côté asiatique. Si les marques de mode et de maroquinerie comme Louis Vuitton, Dior ou Chanel constituent le gros des ventes des griffes françaises dans le pays, la clientèle turque est aussi friande d'objets d'arts de la table ou de linge de maison. La maison Christofle, qui a signé toute l'orfèvrerie du légendaire Pera Palace, construit à la fin du 19e siècle, reste perçue comme la marque de référence du luxe français.

Ces données encourageantes ne doivent cependant pas faire oublier les entraves que constituent les barrières tarifaires : 20 % de taxe spéciale pour les produits de luxe, 20 % de TVA et enfin une surtaxe supplémentaire de 20 % pour le cuir.

Photos : Comité Colbert
Comite Colbert
Elisabeth Ponsolle des Portes