LVMH et Hermès : les dessous d’une guerre qui se termine
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La suite est connue : l’AMF, le gendarme de la bourse, ouvrit une enquête et infligea une amende de 8 millions d'euros en juillet 2012 à LVMH qui renonça d’ailleurs à faire appel ; Hermès multiplia les actions en justice devant le tribunal de commerce mais aussi au pénal pour délit d’initié et manipulation de cours. LVMH de son coté, relevait le gant et menaçait d’intenter une action en justice contre les dirigeants d’Hermès pour "chantage, dénonciation calomnieuse et concurrence illicite". Bref, les esprits s’échauffaient, la guerre faisait rage.
Une plus-value de 3,8 milliards d’euros pour LVMH
Aujourd’hui, cette guerre n’est plus qu’un mauvais souvenir. Les deux groupes viennent d’annoncer avoir signé un accord réglant leur contentieux conclu grâce à une conciliation proposée par le président du tribunal de commerce de Paris, après plusieurs tentatives d'approche infructueuse.L'intégralité des actions Hermès détenues par LVMH sera attribuée gratuitement aux actionnaires de LVMH au plus tard le 20 décembre. 21 actions LVMH détenues donneront lieu à réception d'une action Hermès. Les actions seront réparties entre LVMH, Christian Dior (qui possède 42 pour cent des actions LVMH) et le holding Arnault (qui détient lui-même 70 pour cent de Christian Dior). Ces trois entités LVMH, Christian Dior et Groupe Arnault se sont engagés à ne pas acquérir de nouvelles actions Hermès pendant cinq ans.
Cette accord met fin par la même occasion aux actions en justice entre les deux belligérants. LVMH touche au passage une agréable plus-value : 3,8 milliards d'euros (dont 1 milliard a déjà été comptabilisée dans les comptes du groupe au moment du débouclage en 2010 des instruments financiers acquis en 2008) mais enterre aussi son rêve de faire entrer Hermès dans le giron du groupe. Malgré ses premiers coups d’éclats, le groupe de Bernard Arnault avait, il est vrai, perdu une partie de ses espoirs à la fin de l’année 2011, lorsque les héritiers du fondateur d’Hermès qui détiennent plus de 72 pour cent du capital, fondèrent le holding H51 baptisé « le holding anti-LVMH » : celui-ci mobilise 50,2 pour cent du capital du sellier pour 20 ans, avec un droit de préemption sur 12,3 pour cent supplémentaires. De quoi être tranquille pour les vingt années à venir.