Une marque de prêt-à-porter ultra-luxe en dehors des grands groupes, c’est possible ? Il semblerait que oui tant la griffe créée en 2010 par Myriam Ullens a réussi à électriser avec force cette clientèle exigeante à la recherche d’un prêt-à-porter – ou plutôt d’un prêt-à-voyager- élitiste et
versatile. Le nouveau flagship store Maison qui vient de s’ancrer discrètement dans le triangle d’or parisien au 4, rue de Marignan est à l’image de la griffe : une cristallisation de l’art de recevoir et de partager, ciblant les « habitantes du monde », à grands coups de maille cachemire et d’agneau racé.
Véronique Leroy à la mode, Peggy Huynh Kinh aux accessoires
A
la tête de cette griffe : la femme du baron Guy Ullens de Schooten Whettnall, grand industriel belge à la tête d’une image fortune familiale. Toquade de milliardaire ? Pas vraiment. Myriam Ullens a toujours été une entrepreneuse : avant de rencontrer le baron, elle travaillait dur pour faire tourner sa petite entreprise, un atelier de pâtisserie. Et ce n’est pas son cancer du sein diagnostiqué en 2003 qui lui fera perdre le gout de l’effort. Maison Ullens est au contraire un défi sérieux. Véronique Leroy est responsable de la direction artistique. Un duo sous le signe de la complicité du mood board au produit fini : Myriam Ullens, fondatrice, impulse la collection, Véronique Leroy expérimente de nouveaux points, touchers, de nouvelles coupes. L’artisanat n’est pas loin.
Maison Ullens s’incarne dans un concept spécifique, la maille - essentiellement le cachemire, et cible trois registres : l’univers du voyage, le sportswear chic, l’urbain ; trois ways of life ancrés dans la culture du luxe, d’une esthétique, d’une ouverture aux sens. Aux côtés de la maille, les cuirs, agneaux plongés et peaux lainées s‘invitent en compléments élégants et à l’instar des accessoires signés Peggy Huynh Kinh.
Au 4, rue de Marignan, quatre fenêtres-vitrines habillées de rideaux intrigants donnent le ton et interpellent par leur maillage de bois aux effets optiques vibratoires. Ils ont été conçus par l’artiste Elisa Strozyk et OMA. Le lieu est calme, l’entrée presque nue. Un mur en onyx blanc ivoire aux veines apparentes ne manque pas son effet. Il coupe l’espace en deux volumes dédiés au vêtement et à l’accessoire et reliés entre eux par un saisissant passage en bronze « miroir ». Le salon privé invite à une parenthèse épicurienne entre ses murs en teck chaleureux, son canapé accueillant, une table-sculpture en bronze signée du designer (belge) Ado Chale. Chaleur et intimité, le nouveau paradigme du luxe ?