Marithé + François Girbaud en pleine crise

La liquidation a été prononcée par le tribunal de commerce de Paris pour différentes sociétés de Marithé + François Girbaud. En parallèle, le contrat avec le master licencié FFI a pris fin et les boutiques en propre de Paris, Lyon et en Belgique (Anvers) sont fermées.

Nouveau rebondissement chez Marithé + François Girbaud ! De nouveau placée en liquidation judiciaire depuis septembre, celle-ci vient d’annoncer ne pas continuer son activité au travers des sociétés Cravatatakiller, Sabatoun et MFG Services. Leur liquidation venant d’être prononcée par le tribunal de commerce de Paris.

Résultat, les boutiques en propre de Paris, de Lyon et en Belgique viennent de baisser leur rideau dans l'attente d'une reprise potentielle. Tandis que les magasins partenaires restent ouverts (Nantes, Toulouse, Bordeaux, Biarritz, Perpignan, Montpellier, Strasbourg, Tours, Metz, Grenoble, Casablanca et Londres).

Pour autant, Denis Noharet, président du groupe depuis le 1er juin 2013, annonce travailler auprès des fondateurs de la griffe, Marithé Bachellerie et François Girbaud, et d’un groupe étranger sur un projet de relance prévu pour fin 2013/début 2014. La date butoir prévue au 24 octobre par le tribunal de commerce n’ayant pas permis de faire le nécessaire avant malgré l’intérêt manifesté par ce groupe.

Plus étonnant cependant, on apprend que le contrat avec le master licencié indien Fibres & Fabrics International (FFI) a également pris fin. Le groupe ne produira pas les collections de l'été 2014. Pourtant, la signature effectuée en juin 2012 prévoyait un accord de licence signé pour quinze ans. On peut donc s’interroger sur les motifs de cet arrêt brutal et de l’avenir de la marque.

Un esprit d’innovation

Dans ces conditions, pas facile pour les révolutionnaires du denim de remonter la pente. En outre, malgré sa notoriété, Marithé + François Girbaud est en perte de vitesse depuis quelques années déjà. Bien loin des sommets atteints pendant l'âge d'or de la griffe, dans les années 1980-1990, celle-ci reste cependant très chère au cœur de nombreux amoureux du jean. On doit notamment au duo l'industrialisation du délavage au début des années 70, l'apport de nombreux traitements permettant des aspects "new vintage" et depuis 10 ans la démocratisation des traitements éthiques au laser et à l’ozone. Tandis qu’ils furent parmi les premiers à la fin des années 80 à introduire du stretch dans la ville et à utiliser des codes sportifs pour des produits modernes et city.

Céline Vautard

Photos : Portrait de Marithé Bachellerie et François Girbaud by Karl Lagerfeld. Le concept-store parisien La rue Montmarcel reliant le 35 rue Montmartre au 38 rue Etienne Marcel.