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Nicolas Puech-Hermès, un héritier Hermès à part

By FashionUnited

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Nicolas Puech-Hermès est le premier actionnaire individuel du groupe de luxe Hermès. Certaines rumeurs lui attribuent jusqu’à 10 pour cent du capital. D’autres rumeurs indiquent également qu’il fut l’allié secret de Bernard Arnault. Deux affirmations qu’on ne saura jamais vérifier

certitude. Toujours est-il, à l’heure où la guerre entre Hermès et LVMH prend fin (voir notre article LVMH et Hermès : Les dessous d'une guerre qui se termine ), que l’annonce de sa démission du conseil de surveillance du célèbre sellier ressemble bel et bien à un règlement de compte fami
lial.

Que lui reprochent exactement ses 52 parents, tous héritiers du fondateur d’Hermès ? Tout d’abord, d’avoir été l’un des très rares membres de la dynastie à avoir refusé de rejoindre le holding familial, H51, créé en décembre 2011 pour contrer l'ascension de LVMH. Ce holding familial bloque en effet pendant vingt ans leur participation dans le groupe, ce qui empêche toute prise de contrôle externe. Mais ce n’est pas le plus grave. Les 52 héritiers sont persuadés que Nicolas Puech aurait vendu son bloc de titres historiques à LVMH. Une infamie pour la famille Hermès, un dénigrement injuste pour l’héritier qui clame ne jamais avoir vendu ses titres à Bernard Arnault. « Certains l'ont accusé de l'avoir fait et l'ont clamé ici et là, indique son porte-parole. Il l'a très mal vécu et s'est senti dénigré à plusieurs reprises, alors qu'il est très attaché à la maison Hermès ».

« M. Puech-Hermès a permis à LVMH de monter dans le capital d'Hermès »

Quels sont les faits ? Ils sont mentionnés dans un rapport de l'Autorité des marchés financiers (AMF) – dévoilé suite à l’enquête menée dans le cadre du conflit LVMH-Hermès - et qui stipule noir sur blanc que c'est bien M. Puech-Hermès qui a permis à LVMH de monter dans le capital d'Hermès. Les auteurs de l’enquête affirment en effet qu'il a vendu 8,8 millions de titres Hermès aux trois banques mandatées par le groupe de Bernard Arnault pour prendre le contrôle d’Hermès. Le groupe de Bernard Arnault avait réussi à acheter plus de 20 pour cent des actions Hermès alors qu’il était tenu d'effectuer une déclaration préalable de franchissement de seuil à 5, 10 et 15%. Ce qu’il ne fit jamais en temps et en heure. On sait aujourd’hui que LVMH avait réussi à contourner cette obligation par des systèmes financiers sophistiqués et opaques, mis en place avec l’aide de trois banques : la filiale irlandaise de la banque d'affaires Natixis, la Société Générale et le Crédit Agricole. Mais ces actions, d’où provenaient-elles ?

Pour l’AMF, il ne fait aucun doute qu’elles provenaient de Nicolas Puech-Hermès. Ce serait son gestionnaire suisse de fortune, Eric Freymond, dirigeant de Semper Gestion à Genève, qui aurait tout organisé. Ce gestionnaire était déjà bien connu de l’AMF, qui l’avait condamné en 2009 «pour manquement d’initié dans l’affaire Afflelou» par le biais de sa société Semper Gestion. Des titres Hermès auraient été livrés du compte de Nicolas Puech-Hermès sur celui d’une société dont le représentant légal, travaillait à la fois pour LVMH et pour Semper Gestion. Ces ventes à terme préservaient l’anonymat du vendeur, toujours selon l’AMF.

Aujourd’hui peu de personnes peuvent affirmer avec certitude quel est le pourcentage d’actions détenues par Nicolas Puech-Hermès. Le principal intéressé prétend « selon ses calculs » en détenir un peu moins de 6 pour cent (soit l’équivalent de 960 millions d’euros, hors prime). Mais les possèdent-ils toujours ? Le journal le Monde affirme de son côté que les deux tiers des titres acquis par LVMH provenaient des comptes suisses de Nicolas Puech. Le reste pourrait provenir de titres détenus par les sœurs de Nicolas Puech-Hermès qui vivent comme lui à Genève à cause des impôts. Nous n’en serons pas plus pour l’instant : le linge sale se lave toujours en famille.

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