Pendant la PFW: la fashion & tech week

Accident de calendrier ou appel du pied cocasse, un incubateur parisien de start-up situé dans le sentier parisien 39 rue du Caire, et baptisé le Numa a lancé durant la fashion week parisienne, sa propre fashion week, enfin plus précisément sa fashion & tech week.

Du 22 au 28 septembre 2014, Numa, en partenariat avec Parsons Paris, Fashion Technology Lab et Fashion Capital Partners, s’attaque donc à l’impact des nouvelles technologies sur l’industrie de la mode : objets, bijoux, textiles connectés, robe de lumière, impression 3D.

La technologie et la mode: une association aussi improbable que le mélange de l'huile et l'eau? Pas si sur. Evidemment les amateurs de high tech ne sont pas toujours - loin de là, férus de mode (et réciproquement d'ailleurs) mais ne voir dans le monde de la high tech qu'un aérophage de geeks serait trop facile et négligerait les infinis nuances et ramifications qui lient ces deux mondes.

Tout d'abord, parce que l'innovation et la mode font bon ménage. Ne serait ce que par l'attrait des professionnels du luxe et de la mode qui ne négligent aucune piste en ce qui concerne les tissus et les procédés innovants et qui d'une manière générale intégre toujours l'innovation dans leurs business models. Et si les geeks sont rarement des fashionistas, par contre les sociétés qui commercialisent les objets connectés cherchent plus que jamais à séduire une clientèle qui ne soit pas circonscrit aux micromaniaques, comme le prouve le marché grandissant de ces objets connectés.
Le high-tech s'empare des codes de la mode
Et pour séduire ce public plus large, ces sociétés n'hésitent pas à froisser leur public initial plutot féru de sweat à capuche, de jeans et de baskets pour faire appel à des acteurs renommés de la mode et du design. Le journal La Tribune relève par exemple le cas de la société Netatmo qui propose des bijoux contre les coups de soleil. Il s'agit en fait d' un bracelet capable de mesurer son exposition aux rayons UV mais qui n'a pas du tout l'apparence d'un gadget high-tech puisqu'il se présente avec un beau prisme, camouflant l'électronique, greffé sur un bracelet en cuir. Pour le design de ce bracelet, la société Netatmo a fait appel à une créatrice de joaillerie pour qu'il soit le plus élégant possible. Même la campagne marketing respecte les codes du luxe et de la beauté.

Certaines agences de produit design reconnaisse que le travail a beaucoup changé depuis six ans et que les produits connectés se font de plus en plus présents. Pour Pierre Garner, co-fondateur d'Elium Studio, il est clair désormais que les fabricants veulent des produits dont le design est destiné à séduire une clientèle beaucoup plus large que celle des technophiles pures et dures. De là à dire qu'une révolution Fashion Tech est en marche, c'est un grand pas que de nombreux professionnels ne franchiront pas car pour eux, l'objet de mode doit bien se garder de remplir d'autres fonctions que sa nature premiere. Le luxe, c'est éloge de l'accessoire et de l'inutile.