PFW: "Féministe mais féminine", la femme Chanel est dans la rue
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'Divorce pour tous'
Avant de revenir pour la manifestation finale, emmenées par le couturier et armées de pancartes bleu, blanc, rouge. "Divorce pour tous", réclame une pancarte, en réponse aux manifestants contre le mariage gay. "Be different", "Make Fashion Not War", proposent d'autres panneaux, clins d'oeil aux mouvements de contestation des années 60. En coulisses, le couturier a rendu hommage au "vent de liberté" qui soufflait en mai 1968 en France. "Aujourd'hui, tout est interdit, le politiquement correct a tout détruit (...) Les gens sont devenus bien plus bourgeois depuis", juge-t-il.
"J'ai trouvé que c'était le moment d'insister (sur ce message) à nouveau, spécialement en France. On le sent, l'atmosphère n'est plus bonne, en particulier avec ce parti, le FN", explique-t-il à un journaliste anglophone. "Ma mère était une féministe", raconte encore Karl Lagerfeld à l'AFP. "Elle me disait quand j'étais enfant: les hommes, ce n'est pas si important que ça." Cette collection printemps-été, Karl Lagerfeld l'a voulue pleine de "gaieté et d'espoir" et plus "mode de vie que mode". "Ce n'était pas une collection qui voulait être prétentieuse, genre créative pour être créative, ça, on peut le faire dans la couture. C'étaient vraiment des propositions de toutes sortes de pièces qu'on peut mettre où on veut quand on veut", dit le couturier. Dans le public du défilé, organisé à l'avant-dernier jour de la Semaine de la mode parisienne, étaient présents le réalisateur australien de "Gatsby Le Magnifique" Baz Luhrmann, ainsi que les actrices Julie Delpy, Elisa Sednaoui et Anna Mouglalis.
Cette dernière, égérie Chanel, qui revendique son féminisme, a apprécié le côté vivant du show. "C'est la première fois que je voyais des mannequins parler, rigoler, danser et donner de la voix, et ça me fait plaisir", a-t-elle dit à l'AFP.
Par Anne Laure Mondesert, AFP
Photo: Chanel, ss15