Polémique à Venise pour le projet de Pierre Cardin

Le projet de Pierre Cardin « Palais de Lumière », un édifice de 255 mètres situé entre Mestre et Marghera, les zones industrielles les plus dégradées de Venise, est en train de créer la polémique avec la population autochtone. En 2005, un autre projet

avait fait l’objet de réticences pour sa rénovation : la « Fondation François Pinault » au Palais Grassi, un des fleurons du patrimoine de la Cité des Doges, regroupant une des plus importantes collections d’art moderne et contemporain du propriétaire de PPR, transformé en Musée de Punta della Dogana par l’architecte japonais Tadao Ando.

Le couturier de 90 ans a présenté à la presse “Palais Lumière-Une sculpture habitable » vendredi dernier afin d’expliquer aux habitants de la ville italienne qu’il s’agit d’un projet qui ne perturbera pas Venise et qui « ne se verra même pas depuis la ville », a affirmé le maire, Giorgio Orsoni, qui appui le projet.

D’après le professeur Salvatore Settis, historien de l’art et ex-Président du Conseil Supérieur des Biens Culturels Italiens, qui accuse le maire de mal vendre la ville, « Il ne faut pas plâtrer Venise ! ». Depuis l’été dernier, à l’annonce du projet,  la polémique est en train de prendre de l’ampleur dans la ville si bien que Cardin a décidé de se rendre en Italie pour expliquer son projet, qui coûtera plus de 2 000 millions d’euros. « Son impact sera néfaste, c’est une profanation de Venise », a ajouté Settis qui avait démissionné de son poste pour désaccords avec le gouvernement de Berlusconi.

Cardin, né à San Biagio di Callalta dans la province de Trévise, de parents vénitiens et qui possède une résidence dans le centre historique de Venise est bien décidé à « offrir une tour de lumière à la ville ». Pour lui, ce projet permettra à la ville de bonifier les terrains, susciter l’intérêt social et développer l’éco- durabilité ».

Le projet sera une sorte de ville verticale de 65 étages, inspirée de l’image d’un bouquet de trois fleurs noué d’un ruban. Construit sur trois blocs de hauteurs différentes et enlacés par six disques, la tour sera destinée à la conception d’espaces publics disposés chacun à 35 mètres de distance. Le Palais Lumière sera pour Pierre Cardin « une Renaissance de Venise et de la Vénétie ».

(Anne-Sophie Castro)