Smalto célèbre l’homme nu

Apparente contradiction ? la maison française de prêt à porter de luxe pour homme, créée à Paris en 1962 par Francesco Smalto, est mécène de l’exposition « Masculin / Masculin, l’homme nu dans l’art de 1800 à nos jours » au Musée

d’Orsay. Un élégant oxymore tailleur quand on sait que depuis 50 ans la maison Francesco Smalto qui a reçu le label « Entreprise du Patrimoine Vivant » décerné par l’état français, perpétue la tradition de la Grande Mesure, puissamment appuyée par les savoir-faire déployés au sein de son atelier parisien composé d’une trentaine d’artisans et de Maitres Tailleurs.

Un rapprochement des extrêmes qui prend sens néanmoins : Francesco Smalto, qui déclarait « la beauté du costume est dans la simplicité du geste », s’est toujours considéré comme un architecte du vêtement. Un architecte qui a atteint la quintessence de son art en étudiant sans relâche les lignes du corps humain et ses contraintes pour habiller l’homme sans jamais entraver le mouvement de son corps.

« La Maison entendait rendre hommage à ces artistes qui ont su si bien « découvrir » le corps de l’homme – clef de voûte de l’allure Francesco Smalto » explique le responsable presse de la maison française. Un mécénat cohérenr donc et surtout bienvenu puisque l’exposition s’annonce déjà comme l’un des grands succès de la saison. Une réussite pour le musée d’Orsay et pour son président et commissaire Guy Cogeval qui souhaitait traiter ce thème depuis des années.

Le musée a rassemblé 200 œuvres, peintures, sculptures et photographies pour approfondir toutes les dimensions et significations de la nudité masculine en art. « Pour faire réfléchir le public, l’amuser et le surprendre », les autoportraits d’Egon Schiele, les "Baigneurs" de Cézanne et d’Edvard Munch, le « cycliste » de Maillol, les œuvres de Francis Bacon et les photos de Robert Mapplethorpe donneront peut être l’envie de remettre l’homme nu au cœur de l’art occidental et de la formation artistique dans les Académies.