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Soldes d'hiver : des résultats historiquement bas

By FashionUnited

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Les premiers bilans effectués par les diverses chambres de commerce ne sont guère enthousiasmants. Globalement, en ce qui concerne le textile, les ventes en France ont chuté de 5 pour cent par rapport aux soldes d’hiver 2013. A la Chambre de commerce de Paris–Ile-de-France, les auteurs

d’une enquête réalisée fin janvier auprès de 300 commerçants notent que « La conjoncture économique, la météo clémente et la multiplication des promotions tout au long de l’année ont détourné les clients de ce rendez-vous traditionnel, et ce malgré des rabais importants ».

Même constat du côté de la CCI Marseille Provence qui révèle qu'après une saison automne/hiver atone, les soldes d'hiver 2014 n'ont pas permis au commerce traditionnel de renouer avec la croissance. « Si les commerçants du territoire sont parvenus à limiter la casse à l'automne, les résultats des soldes d'hiver 2014 sont historiquement bas. Les taux de fréquentation et les niveaux de chiffre d'affaires de ce cru 2014 sont même les plus bas de cette décennie. Une tendance qui s'explique en partie par l'évolution des comportements d'achat des consommateurs et la concurrence des prix barrés toute l'année » explique Jean-Luc Blanc, vice-président CCI Marseille Provence délégué à l'avenir du commerce.

Les commerçants s’attendaient à pire

Même son de cloche à Bordeaux où le chiffre d’affaires réalisé durant les soldes est inférieur à celui de l’hiver 2013, selon 47 pour cent des commerçants interrogés par la CCI de Bordeaux. Une note positive malgré tout : les commerçants s’attendaient à pire, compte tenue de la conjoncture économique. «Les commerçants n’attendaient rien de ces soldes. Par rapport à leurs prévisions, le bilan est plutôt positif», indique Alfredo Julio, vice-président à la CCI. Il estime aussi que Bordeaux tire mieux son épingle du jeu que d’autres villes comme Paris, dans laquelle 68 pour cent des commerçants se disent insatisfaits.

Les ventes privées font de l’ombre aux soldes

Les commerçants poussent un seul et même cri : les soldes ont perdu leur caractère exceptionnel, à cause des soldes flottants introduits par le précédent gouvernement, mais aussi de la multiplication des ventes privées et autres promotions. Les rabais avaient largement commencé avant Noel. « Ce qui vide de sens le rendez-vous des soldes structurels », se désole Daniel Wertel, le président de la Fédération du prêt-à-porter. Aujourd’hui, les achats en soldes ou en promotions pèsent 40 pour cent du marché du prêt-à-porter, contre 20 pour cent en 2000. Faut-il supprimer les soldes flottants pour autant ? La ministre du Commerce et de l’Artisanat Sylvia Pinel l’a en tout cas laissé entendre : la discussion de son projet de loi pourrait même être l’occasion de revenir aux deux périodes traditionnelles d’été et d’hiver, sur une durée allongée à six semaines.

Attention cependant, il ne faut pas croire que ce sera une solution miracle : avec la crise, les priorités ont changé et dans d’autres secteurs, comme l’équipement de la maison, les soldes n’ont pas été mauvaises. Une nouvelle donne que résume Jean-Marc Génis, président exécutif de la Fédération des enseignes de l’habillement (FEH) : « On peut surtout se demander si ce n’est pas l’attitude du consommateur qui est en train de changer. Dans un contexte de contraintes sur le pouvoir d’achat, l’habillement n’est peut-être plus une priorité pour lui ».

Daniel Wertel
Fédération des enseignes de l’habillement
Fédération du prêt-à-porter
Jean-Marc Génis
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