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Un conglomérat asiatique va acheter Maje et Sandro

By FashionUnited

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Dans le jargon pro, on parle de marques « aspirationnelles », traduisez : des cash machines. Leur force : proposer un luxe abordable à la française. Le meilleur de Zara et de l’univers du luxe. Rien ne leur résiste, même pas la crise.

Vous avez certainement reconnu dans cette succincte définition les principaux attributs du succès des marques Maje et Sandro qui forment avec Claudie Pierlot le groupe SMCP. A la tête de ce jackpot, les sœurs fondatrices Judith Milgrom et Evelyne Chetrite, créatrices dont le flair n’a jamais été pris en défaut. Elles sont accompagnées par le duo Elie Koubi et Frédéric Biousse qui s’était déjà fait la main sur Comptoir des Cotonniers. Ce quatuor managérial détient 49 pour cent du groupe.

Qui détient
les 51 pour cent restant ? A ce jour c’est LVMH, ou plutôt (soyons précis) L Capital, un fonds d’investissement détenu par le groupe Arnault, la holding familiale de Bernard Arnault, PDG de LVMH ainsi que Florac, une société détenue par une ancienne dirigeante du groupe Louis Dreyfus, Marie-Jeanne Meyer.

Arnault et Florac sont entrés au capital de Maje et Sandro en 2010. Un investissement purement spéculatif puisque malgré le potentiel encore très grand de la société, les deux vendeurs veulent déjà monétiser leur participation. Ils auront effectivement fait une affaire en or : en 2011, le chiffre d'affaires a bondi de 40 pour cent à 303 millions d'euros, et un objectif de 500 millions est visé pour 2014. Le chiffre d’affaires de 2012 est estimé à plus de 350 millions d’euros pour un EBITDA (résultat avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) d’environ 60 millions. En confiant un mandat de vente à deux banques d'affaires, JP Morgan et la Compagnie financière Edmond de Rothschild, les vendeurs espèreraient tirer de la cession un montant équivalant à 12 fois l'excédent brut d'exploitation de la SMCP. On en est pas loin pour l’instant. Les offres présentées par sept sociétés, principalement des groupes de capital-investissement, parmi lesquels les américains Carlyle et KKR, les sociétés d’investissement françaises PAI Partners, Eurazeo et Wendel, le britannique CVC Capital Partners, la famille Moulin, actionnaire des Galeries Lafayette, mais aussi le conglomérat asiatique Swire, coté à Hong Kong, apprécient la compagnie de mode à plus de 600 millions d’euros soit 10 fois le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement.

Cap sur la Chine,
Après avoir longuement hésité, Elie Koubi et Frédéric Biousse veulent désormais ouvrir des magasins en Chine. 50 points de ventes s’y ouvriront en trois ans sur les 150 programmés partout dans le monde. Aussi, Swire - qui pourrait largement les y aider - fait-il figure de repreneur idéal.

Swire Pacific est un groupe diversifié dont les pôles d'activités s’organisent principalement autour du développement et de la gestion d’actifs immobiliers (notamment de superbes hôtels situés à Hong Kong) ainsi que la distribution de détail de vêtements et de chaussures de sports. Elle est propriétaire des chaînes de magasins Gigasport et Marathon, et des droits de distribution à Hong Kong pour les marques Rockport et Jockey. Son chiffre d’affaires se répartit essentiellement à Hong Kong (43,5 pour cent), en Asie (35,8 pour cent) et aux états unis (10 pour cent).

Maje, Sandro seront en coentreprise avec un groupe local chinois, dont le nom est tenue secret. Dès septembre, les deux marques, qui bénéficient déjà d’une certaine notoriété en Asie, notamment en Corée où elles ont 20 corners, arriveront en galeries marchandes et en grands magasins luxueux, comme par exemple Lane Crawford à Hongkong. « Les Suite 341 », ces magasins regroupant les trois marques, déjà testés en France dans les villes de moins de 100000 habitants et en grands magasins pourraient ensuite s'exporter au Japon, en 2013.

Qu’est ce qui a fait changer d’avis les deux managers de SMCP qui déclaraient encore il y a peu qu’ils ne voulaient pas défricher de nouveaux marchés émergents ni diluer le concept en s’internationalisant ? Le partenaire tout d’abord car il est impossible de le faire seul « la Chine est une autre planète ». Et surtout le niveau de vie des chinois qui a radicalement changé en très peu de temps : il y a 300000 nouveaux millionnaires en chine chaque année.
Bernard Arnault
Claudie Pierlot
Comptoir des Cotonniers
Elie Koubi
Evelyne Chetrite
Florac
Frédéric Biousse
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Sandro
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Swire
udith Milgrom