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Une pétition mondiale contre Prada

By FashionUnited

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Plus de 115.000 personnes dans le monde ont signé une pétition virale sur le site change.org qui appelle le géant de l’industrie de la Mode et du Luxe, Prada, à abandonner les poursuites engagées à l’encontre de son ex-employée japonaise

Rina Bovrisse, 38 ans.

Que
reproche Prada à son ex-employée ? Il faut ici dresser un petit historique du contentieux. En 2009, la branche japonaise de Prada repère aux états unis Rina Bovrisse, diplômée de la "Parsons School of Design" de New York, qui travaille depuis de nombreuses années dans l’industrie du luxe et lui propose le poste de responsable des ventes, avec la charge de superviser les 500 employés de Prada au Japon. Elle accepte cette superbe opportunité et déménage seule au Japon avec son fils de deux ans.

Assez rapidement, elle observe des situations de discriminations dans le département des ressources humaines du pôle japonais de Prada. Elle se souviendra notamment du PDG de Prada Japon, Davide Sesia, donnant l'ordre de la rétrogradation et du transfert de quinze femmes employées – dont certaines faisaient partie des meilleurs vendeuses, et travaillaient à Prada depuis longtemps - au motif qu'elles étaient "vieilles", "grosses", "laides", "répugnantes", ou "qu'elles n'avaient pas le look Prada".

Quand elle s'élevât contre cette injustice, Rina reçut des critiques sur son apparence par le directeur des ressources humaines qui lui demandât, au nom du président de l’entreprise, de perdre du poids, de changer de coupe de cheveux et de prendre plus soin de son apparence car sa «laideur» faisait «honte» à la marque. Elle subit ensuite une rétrogradation pour un poste de vendeuse, avant d'être invitée à démissionner.

Rejointe par deux de ses collègues, elle poursuivit en justice la marque pour discrimination et harcèlement (en faisant valoir que la discrimination et le harcèlement de Prada basé sur l’apparence violait l'article 709 du Code civil japonais) mais un tribunal de Tokyo classa sans suite, en 2010, sa plainte pour harcèlement sexuel et licenciement abusif : la plaignante n’avait pas pu prouver que son supérieur l’avait insultée de la sorte.

Pour sa défense, le groupe lombard expliqua que Rina Bovrisse ternissait l’image de la marque en répandant des rumeurs infondées :un motif jugé légal par la justice en 2010. Prada réclame donc désormais à son ancienne employée 780 000 dollars de dommages-intérêts pour le préjudice subi, et la poursuit pour diffamation.

Il y a six mois, Barrera Murakami Ayako, une japonaise qui affirme avoir été victime de discrimination sexuelle à l’embauche, a lancé une pétition sur Change.org au Japon, appelant Miuccia Prada et Patrizio Bertelli, les patrons du géant de l’industrie du luxe à abandonner leurs poursuites contre Rina Bovrisse. Contre toute attente, la pétition a largement dépassé les frontières du pays, recueillant à ce jour plus de 115 000 signatures dans le monde. Si l’ex employée n’a pas encore obtenu gain de cause, elle a remporté une première victoire, le 30 avril: elle a été reçue par la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, Navi Pillay qui s’est saisie du dossier: une première mondiale dans l’industrie de la mode et du luxe. Lors d’une conférence de presse, Rina commentait la pétition par Ayako : “Avec le pouvoir des réseau sociaux, des sociétés puissantes ne peuvent plus cacher de telles pratiques. Je reprends des forces grâce aux soutiens que j'obtiens du monde entier". En France, plus de 15 000 personnes ont signé son appel en quelques jours.
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